Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique. Aujourd’hui, il nous raconte notamment son coup de fil à Manuel Valls, quelques heures avant l’annonce de sa candidature.
Il aurait pu être l’invité spécial de la chronique "Fallait oser" sur les changements de vie à 5h10 dans Debout les copains sur Europe 1. Manuel Valls voulait être président de la république française, l’ancien Premier ministre s’est entretenu avec Michaël Darmon ce lundi et il l’affirme à Europe 1, c’est d’abord un changement de vie.
Ce lundi, Manuel Valls l’a dit sans détour lorsque la question lui a été posée : "Oui, c’est bien sûr un projet puissant de changement de vie. C’est aussi un acte novateur et européen". Voilà donc l’ancien Premier ministre de la France, candidat à la mairie de Barcelone. Dans son livre Pouvoir, Manuel Valls dessinait les contours d’un projet présidentiel et écrivait en 2010 : "Pour agir sur la société, il faut conquérir le pouvoir". Comme disait François Hollande : "À Barcelone, il va faire du Valls".
Manuel Valls a détaillé à Europe 1 sa méthode : une direction de campagne proche des socialistes espagnols, une candidature indépendante soutenue par une sorte de parti En marche et des figures locales dites "catalanistes" et proches du centre droit. Le voilà donc parti alors que, souligne Manuel Valls, "Il n’y a aucun sondage sur cette élection". Pour la première fois, il délivre aussi son analyse sur la ville : "l’été a été difficile pour la maire sortante. Il y a beaucoup de problèmes de sécurité liés au tourisme et les quartiers sont dans la difficulté, l’image de Barcelone en souffre".
Sa propre image est-elle bonne ? On entend des critiques sur sa candidature.
En France, il dit se moquer du regard sur lui et des commentaires sur son opportunisme. À Barcelone, il sait et espère qu’un front tout sauf Valls va se constituer car le combat, il adore ça. Ce mardi, c’est l’entrée dans l’arène et les feux vont enfin revenir sur lui.
On le disait ringard, le voilà contemporain. Changer d’horizon, ne pas passer sa vie à attendre ou à collectionner les passages médiatiques. Il existait d’autres possibilités sur le papier comme faire un ticket avec Emmanuel Macron pour la deuxième partie du quinquennat par exemple. Mais ces animaux politiques sont des orgueilleux. À l’image de NKM qui n’a pas voulu attendre la fin du mandat d’Anne Hidalgo, elle est partie. Pas plus que Najat Vallaud-Belkacem n’a voulu patienter au Parti socialiste ou Jean-François Copé qui se dit très heureux en développant son territoire à Meaux.
Valls , le rugueux et le fougueux, va donc se frotter à la vie publique espagnole. Il espère un mouvement "éruptif" autour de sa candidature. Dans cette nouvelle corrida, Manuel Valls passe d’un côté à l’autre, il est tantôt le taureau, tantôt le toréro.