Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Les propos peu aimables de Nathalie Loiseau (ancienne tête de liste Renaissance de La République en marche et toute nouvelle députée européenne) tenus en off sur des personnalités européennes provoquent une onde de choc qui déstabilise toutes les positions françaises au Parlement européen. Michaël Darmon nous explique en quoi il s’agit d’un carnage politique.
Plantons d’abord le décor… Lors d’une rencontre avec une douzaine de journalistes accrédités à Bruxelles, Nathalie Loiseau a porté une attaque en règle contre Manfred Weber en le comparant à un ectoplasme. Autre propos choc de Nathalie Loiseau, nouveau député européen : "le problème en Europe c’est Angela Merkel".
Et encore, tout n’a pas été dit puisqu’elle a tiré le portrait de plusieurs de ses colistiers avec des qualificatifs assez éloignés de l’esprit d’équipe.
Évidemment, Nathalie Loiseau dément des propos tenus devant 12 journalistes qui ont tous entendu l’ancienne ministre. Néanmoins, elle s’est tout de même excusée auprès de ses collègues du Parlement.
Au sommet de l’exécutif et auprès des responsables de la politique européenne, les discours en coulisse sont unanimes. "C’est une catastrophe. On le savait . On a fait ce qu on a pu pendant la campagne pour masquer cette situation mais maintenant elle est élue, on peut plus rien empêcher".
Au sein du groupe d’élus de la liste Renaissance, c’est la stupéfaction.
À l’Élysée, on explique que le président veut tout bonnement ignorer celle qui a mené la campagne.
Au-delà de l’effet d’image, quelles sont les conséquences politiques des déclarations de Nathalie Loiseau ?
C’est simple, elle met le groupe des élus français et la position du pays dans une impasse .
Sur le papier, elle devait être nommée à la tête du groupe des libéraux centristes au parlement européens (ALDE), la France apportant le plus de députés. C’est fortement compromis après avoir moqué des colistiers qui pourraient lui faire défaut.
Par ailleurs, les commissions importantes que visait la France (en particulier celle stratégique de l’Environnement que brigue Pascal Canfin) pourraient, au moins pendant un temps, passer sous le nez de la France.
Les Anglais, alors qu’ils s’apprêtent à sortir, réclament des commissions.
En fait, tout le jeu subtil d’alliances est compromis. C’est le premier signe d’un affaiblissement de la France au sein du Parlement.
Ces derniers temps, l’Élysée a expliqué que la France est en position de force dans les tractations au Parlement européen pour la formation d’une coalition de progressistes. Mais en traitant Weber d’ectoplasme, la confiance a été rompue.
Le casse-tête Nathalie Loiseau est en tête d’agenda pour la France, une solution est recherchée pour l’effacer en douceur du tableau.
En quinze jours de mandat, c’est tout simplement un carnage politique attribué à Nathalie Loiseau.
Placée à la tête de la liste Renaissance lors des élections européennes, la marque de fabrique de Nathalie Loiseau est à ce stade plutôt la déficience.
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