Chaleur de Joseph Incardona : un livre qui réchauffe

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Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.

 

Chaleur de Joseph Incardona aux éditions Finitude

Avec ce froid hivernal, nous avons décidé d’allumer le chauffage avec un livre intitulé : Chaleur.

Un roman d’un écrivain suisse d’origine italienne qui raconte une histoire finlandaise, il y en a donc pour tout le monde. Nous sommes à exactement 138 kilomètres d’Helsinki, à Heinola, une ville de 20.000 habitants. Mais ça n’empêche qu’on s’y ennuie ferme, surtout depuis la fermeture de la scierie et de l’usine de contreplaqué. Et puis, l’hiver est glacial. Mais ça, ça concerne tout le pays. Donc certains se réfugient dans la boisson et d’autres essayent de s’occuper. Voilà pourquoi, en Finlande, on trouve des compétitions quelque peu insolite, telles que le championnat de porter d’épouse, de football en marécage, le lancer de bottes ou encore le championnat d’écrasement de moustiques. Et à Heinola, chaque année, c’est le championnat du monde de sauna…

Qui consiste en quoi ?

Tenir le plus longtemps possible dans un sauna à 110°C. Ça n’a l’air de rien, mais c’est extrêmement difficile, ce peut être extrêmement dangereux. Personne ne peut tenir plus de trois ou quatre minutes, normalement. Cette discipline existe réellement en Finlande. D’ailleurs, le roman s’inspire de faits réels. Dans l’histoire, on suit deux grands champions de la discipline : Igor Azarov, un Russe de 60 ans mesurant 1,59 mètre pour 58 kilos et Niko Tanner, 49 ans, champion en titre depuis trois ans : 1,89 mètre pour 110 kilos.

Pas vraiment le même gabarit !

Oui, mais ça ne compte pas vraiment. C’est avant tout la volonté qui prime. Le mental ! Igor vient d’arriver à Heinola, il attend avec impatience le début de la compétition. Il y a 102 inscrits cette année, mais lui, il attend un seul homme : Niko Tanner. Et cette fois, il le sait, il va le battre, il ne lâchera pas. On suit donc ce championnat des qualifications où il faut rester 30 minutes à 90°C, jusqu’au bout, au-delà des limites humaines. Au début, on rigole un peu, on ricane, mais au fur et à mesure, on commence à prendre cette compétition au sérieux. Et puis, on ne rit plus du tout. On éprouve avec eux la chaleur intense.

Chaleur donc de Joseph Incardona. Un livre étonnant manifestement chez Finitude