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Le 17 mai est la journée mondiale contre l'homophobie, l'occasion de revenir sur l'argument selon lequel l'homosexualité est d'abord un "refus de l'autre".

Aujourd'hui 17 mai est aussi la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, l'occasion, pour vous, de revenir sur l'argument selon lequel l'homosexualité est d'abord une "peur de l'autre" ou un "refus de l'autre".

Oui. Parce que c'est le seul argument (contre l'homosexualité) qui ne soit pas caricatural et qui pose problème. Après tout, il y a beaucoup de gens qui, sans se penser le moins du monde homophobes, souscrivent à l'idée selon laquelle l'homosexualité serait, comme son nom l'indique, un désir du même ("homo") et donc un refus de l'autre (dt le nom grec est "hétéro").

Après tout, ça se défend. En quoi désirer quelqu'un de même sexe n'est-il pas un refus de l'altérité ?
C'est une altérité grossière ! Une altérité réduite à l'altérité du sexe !  Dire que l'homosexualité est un "refus de l'autre", c'est cantonner l'altérité au genre. Comme si, en lieu et place des individus, il y avait deux blocs monolithiques (les hommes et les femmes) qui se feraient face et dont la rencontre sexuelle serait donc un gage de tolérance et d'ouverture à l'autre.
Or, la meilleure façon de "refuser l'autre", ce n'est pas de coucher avec un homme quand on est un homme mais c'est de réduire l'individu, homme ou femme, au genre qui est le sien.

Donc le "refus de l'autre" n'est pas dans l'homosexualité, mais dans la réduction de toute l'altérité du monde à l'autre sexe ?
Exactement !
Et alors, si on pousse la logique à son terme, du point de vue de celui qui tient l'homosexualité pour un refus de l'autre, le monde se divise entre les hétérosexuels (qui acceptent l'autre) et les homosexuels (qui le refusent). De sorte qu'on en vient à refuser l'homosexualité au nom du fait qu'elle-même est un refus ! Pour le dire plus simplement, en disant de l'homosexualité qu'elle est un refus de l'autre, on utilise la tolérance (qui accepte l'autre) pour justifier l'intolérance (qui refuse l'homosexualité). C’est parce que moi j’aime les autres, se dit l'homophobe, que je n’aime pas les gens qui n’aiment pas les autres ! Ce qui est rigoureusement contradictoire.

La morale de l'info ? 
Le pire des racismes est celui qui se donne la tolérance pour alibi.