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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Une affaire qui fait scandale en Allemagne. Des hauts fonctionnaires Verts du ministère de l’Economie et de l’Environnement ont falsifié des rapports pour hâter la fermeture des centrales nucléaires.

Révélations faites, il y a quelques jours, par un magazine berlinois appelé Cicero, et reprise par toute la presse allemande. Elles éclaboussent sérieusement Robert Habeck, le ministre écologiste de l’Economie et de la transition énergétique.

Le rédacteur en chef de Cicero a ferraillé pendant plusieurs mois avec la justice et l’administration pour obtenir la communication de notes internes. Il voulait comprendre comment l’Allemagne avait pu prendre la décision de fermer ses trois dernières centrales nucléaires en avril 2023, alors qu'elle était plongé dans une crise énergétique sans précédent. Dépendante du gaz russe, en train de voir sa facture carbone s’envoler, autant que les prix de l’électricité. Cela lui semblait irrationnel.

Et qu’a-t-il découvert ?

En épluchant les correspondances, les notes internes, il a découvert que de hauts responsables verts des ministères de l’Économie et de l’Environnement ont délibérément falsifié les rapports d’experts qui alertaient sur les dangers de fermer les centrales. Ces fonctionnaires voulaient imposer la sortie du nucléaire à tout prix, si nécessaire contre toute raison économique et scientifique. Il fallait prouver le dogme : l’Allemagne pouvait s’en sortir avec 100% de nucléaire, en dépit de toutes les alertes.

Le magazine cite des exemples ?

Bien sûr ! Une note interne du ministère de l'Environnement de mars 2022. Dans celle-ci, des experts expliquent que l'exploitation des centrales nucléaires allemandes restantes pendant des années ne pose aucun problème de sécurité. Leur avis, qui ne collait pas avec l’idéologie verte, obsédée par la sortie de l’atome a été réécrit à leur insu. On leur a fait dire l'exact inverse.

Même chose avec des notes d’expert expliquant qu'une prolongation de l'exploitation des centrales était souhaitable pour réduire les prix de l'électricité et stabiliser le réseau. Ou d’autres alertant sur les risques de pénurie d'électricité... Elles ont été réécrites ou passées à la trappe par des hauts fonctionnaires. Ils ont a volontairement soustrait du débat les faits et les analyses qui ne convenaient pas à leur feuille de route militante.

Ça chauffe pour le ministre Robert Habeck.

Oui. Et toute la question est maintenant de savoir. S’il savait. Selon Cicero, Le ministre de l'Économie n'a jamais reçu la version originale de certaines notes. Lui dément : “ ces allégations selon lesquelles certaines informations secrètes ne sont pas parvenues jusqu’à moi sont fausses”. Défense à double tranchant, qui signifie qu’il a préféré l’idéologie à la sécurité de son pays. C’est un feuilleton qui ne fait que commencer. Des voix s’élèvent en Allemagne pour exiger une commission d’enquête parlementaire voire sa démission. Bombe nucléaire à fragmentation.