Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
Renault double ses capacités de production dans son usine de Casablanca au Maroc.
L'usine de Casablanca va pouvoir assembler 160.000 véhicules d'ici à 2022.
Si l’on ajoute l'autre usine Renault de Tanger, le Maroc va produire 500.000 voitures sous la marque Dacia, ce n'est pas très loin de la production de Renault en France qui est de 780.000.
Les industriels préfèrent donc se développer à l'étranger plutôt qu'en France pour des raisons évidentes de coûts. Il faut savoir que le coût de la main d'oeuvre au Maroc est 10 fois moins élevé.
Cela veut-il dire que toutes les politiques du gouvernement en faveur de l'emploi industriel en France ne fonctionnent pas ?
Le gouvernement a notamment baissé les charges sur les bas salaires, le CICE.
L’objectif est de réindustrialiser la France mais, effectivement, on n'en voit guère les résultats.
L'explication est venue en fin de semaine dernière avec la publication d'une étude très intéressante réalisée par la Fabrique de l'Industrie avec France Stratégie.
Cette étude montre que, contrairement à ce que l'on voit, les entreprises françaises réalisent beaucoup d'investissement en France, plus que leurs voisines européennes. Elles investissent 26% de la valeur ajoutée contre seulement 19% en Allemagne.
Mais en quoi consiste ces investissement ?
Ce sont des actifs immatériels. Une entreprise va investir dans des logiciels, des bases de données, ou dans l'intelligence artificielle mais très peu dans l'outil industriel, les machines, ou l'usine.
En gros, en France, on mise sur la recherche et le développement mais pas sur la production.
Renault est l'exemple type. Les voitures sont conçues et imaginées en France, dans le centre de Guyancourt. En revanche, elles sont fabriquées à l'étranger et notamment au Maroc, en Roumanie, en Slovénie ou encore en Turquie.
Ça fonctionne très bien ainsi puisque Renault est très rentable.
Mais évidement, ce process industriel est pauvre en emploi et entretient l'idée d'une France sans usine, e qui est problématique.
Lire l’article des Échos - Renault augmente ses capacités de production au Maroc