Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
Faut-il réduire la retraite des veufs et des veuves ? "Aucun sujet n'est tabou" nous dit le gouvernement.
Sujet inflammable car on est là au cœur du couple. Quand le conjoint décède, le veuf ou la veuve - 9 fois sur 10, il s'agit d'une veuve - touche ce qu'on appelle une pension de réversion. En gros la retraite de son mari (décédé), mais une retraite divisée par deux. 642 euros par mois, en moyenne.
Voilà, que dans le cadre de la grande réforme des retraites que veut Emmanuel Macron, et c'est écrit noir sur blanc dans un pré-rapport - on peut lire: "Doit-on maintenir les pension de reversions ?" Car, aucun Sujet n'est tabou nous dit le gouvernement. Or vous savez qu'en Suède, le gouvernement a carrément supprimé cette retraite de réversion en expliquant qu'il fallait sortir du vieux schéma où l'homme travaille pendant que la femme reste à la maison, pour se retrouver à la retraite à devoir vivre avec la seule pension de son mari.
Donc, on imagine l'angoisse des 4 millions de veuves, en France, qui touchent cette pension de réversion.
Pour appaiser les craintes, Emmanuel Macron s'est fendu d'un tweet : "Aucun bénéficiaire actuel ne verra sa pension de reversion diminuer... ne serait-ce que d'un centime"
Certes mais quid des futurs retraités ?
Car, on va changer les règles. Et Christophe Castaner - porte parole du gouvernement - a prévenu - avec le futur système, il y aura des gagnants et des perdants ! Car on veut un système plus juste, mais à coût constant.
Ca veut dire quoi un système "plus juste" ?
Par exemple, aujourd'hui, seuls les gens mariés peuvent toucher une retraite de réversion. Si vous vivez en concubinage ou que vous êtes pacsés. Zéro. Rien. Et puis, d'un régime à l'autre, le montant varie, sans explication. Donc, oui, si on remet tout à plat. Il y aura des gagnants et des perdants.
Le drame pour le gouvernement - et c'est normal - c'est qu'on va seulement entendre les perdants. Avec en toile, de fond, l'opposition qui déjà souffle sur les braises, expliquant que décidément ce gouvernement s'acharne contre les retraités. On leur augmente la CSG. Et maintenant, on taille dans leur retraite.
C'est dire si on souhaite bon courage à ce gouvernement pour mener à bien cette réforme...qui doit théoriquement - théoriquement - être voté - dans un an, l'été prochain.