Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
Pourquoi ne peut-on pas vivre de son travail ? C’est une problématique au cœur des revendications des "gilets jaunes".
L'OCDE vient de publier une étude très éclairante sur le sujet.
Le problème ce n'est plus le chômage, c'est moins le chômage.
Ce mardi, l'Insee a publié les meilleurs chiffres de créations d'emplois depuis 10 ans. Le problème fort qui émerge c'est de pouvoir vivre de son emploi.
C'est effectivement une problématique de fond qui est au cœur de cette étude passionnante, publiée ce mardi par l'OCDE. Cette étude démontre que les salaires ne progressent plus et c'est un phénomène qui touche tous les pays développés. D’autant que les charges, les impôts et les besoins continuent en revanche de progresser.
Comment s'explique cette stagnation des salaires ?
L'OCDE voit deux explications. Tout d’abord, la mondialisation.
Pour rester compétitif, il faut en permanence serrer les coûts. Sinon, on délocalise votre emploi dans un pays moins cher.
Ce qui fait qu'autrefois, pendant les 30 Glorieuses, le progrès technique permettait d'améliorer les salaires. Aujourd'hui, le progrès technique permet de faire baisser les prix mais il n’a aucun impact sur les salaires.
L'autre phénomène qui explique cette stagnation des salaires selon l’OCDE, c’est la robotisation qui est en train de tuer tous les emplois intermédiaires, dans les usines notamment.
À la place, une fois licencié, le travailleur doit donc accepter des emplois dans les services, souvent moins bien payés.
Pour faire simple, l'ancien cadre dans une usine ou l'ancien contremaître doit aujourd'hui accepter d'être serveur chez Mac Do.
C'est un mouvement massif de déclassement qui touche tous les pays développés et qui explique cette colère.
Concrètement, que peut faire le gouvernement pour améliorer les choses ?
L'OCDE donne des pistes. D'abord, imaginer des aides pour que le travail paie davantage. En France, on a notamment la prime pour l'emploi. Ensuite, il faut davantage s’appuyer sur les syndicats.
Le gouvernement semble avoir bien compris l'intérêt d'avoir des syndicats forts, capables de canaliser et de soigner cette colère.