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L'épidémie de coronavirus provoque une crise économique sans précédent dans le monde. En Europe, les chiffres sur la croissance sont alarmants pour l'avenir. Ce qui fait craindre au ministre de l'Economie Bruno Le Maire un "déclassement" de l'économie continentale. 

Et maintenant le "déclassement". Bruno Le Maire a agité hier le risque du "déclassement" économique de l’Europe face à "la Chine et aux Etats-Unis". 

Des mots qui sont très forts, et qui font suite à ceux d’Edouard Philippe qui a parlé, mardi dernier, du risque "d’écroulement de l’économie". C’est vrai que ces chiffres sur la croissance du premier trimestre (- 5,8 %), publiés hier, sont très inquiétants pour la suite. 

Pourquoi ? Parce que le premier trimestre s’est terminé le 31 mars. Il n’y avait donc que quinze jours de confinement. quinze petits jours sur trois mois que dure le trimestre. Et pourtant, vous avez vu les dégats. Ces deux petites semaines de confinement ont suffi à provoquer la pire récession depuis que les statistiques existent.

Vous voulez dire que le deuxième trimestre (que nous vivons actuellement) sera bien pire, en termes de croissance ?

Oui. Si on fait une règle de trois, on réalise qu’en période de confinement, l‘activité chute de 35 %. Ça veut dire quoi ? Imaginons, un deuxième trimestre, intégralement confiné. Cela nous ferait une croissance de – 35 %. Comme l’activité va un peu repartir après le 11 mai. On peut tabler sur une chute de la croissance d’environ 20 %, au bas mot. Vous vous  rendez-compte, une croissance de – 20 %. C’est monstrueux, c’est du jamais vu. 

Oui, mais Axel, on se console, en se disant, que c’est la même chose chez nos voisins (en Allemagne, aux Etats-Unis, même en Chine).

Sauf que la Chine n’a jamais fait du – 20 % de croissance. Quant aux Etats-Unis, on connait la capacité de rebond de ce pays. Non malheureusement, il est à craindre que ce coronavirus n’accélère ce que Bruno Le Maire appelle le risque de "déclassement de l’Europe". C’est dire s’il faut réussir cette reprise économique. 

Avec toutefois une chance unique. Puisqu’il faut relancer l’économie, relancer des filières, soyons audacieux ! C’est peut-être l’occasion unique d’enclencher une reprise décarbonnée, autour des énergies propres. Avec, à la clé, non pas un déclassement de l’Europe, mais un leadership affirmé sur la question centrale de la préservation du climat.