Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.
Les Français sont inquiets pour l'avenir de leurs enfants, ils sont les plus pessimistes au monde !
Le Pew Research, un centre de recherche américain, a réalisé une grande enquête mondiale sur le moral des humains avec cette question : vos enfants seront-ils mieux lotis sur le plan financier que votre génération ?
Pour les réponses, il y a deux camps. Tout d’abord celui des pays optimistes avec les pays émergents comme l’Indonésie, les Philippines, l’Inde, le Nigéria ou même la Pologne. On a entre 60 et 75% d'optimiste pour la génération à venir. Vient ensuite le camp des pays pessimistes. On y retrouve l’Angleterre avec 70% de pessimistes sur l’avenir de leurs enfants, l’Espagne avec 72%, le Japon avec 76%. Mais le pays champion du monde du pessimisme est la France avec 80% de Français qui pensent que leurs enfants vivront moins bien.
Comment s'explique ce "pessimisme" record ? Ce n'est pas seulement notre caractère "grincheux" et "râleur" ?
On peut avancer deux types de raisons. La crise qui fait qu'aujourd'hui c'est très dur pour les jeunes avec un chômage élevé et des logements hors de prix, d'où la peur du déclassement.
Un recul que nous vivons déjà au niveau mondial.
Autrefois, la France était la troisième puissance économique mondiale. Aujourd'hui, nous sommes sixième. Demain, nous serons dixième.
Ajoutez à cela le réchauffement climatique et on comprend cette peur de l'avenir. L'économiste Daniel Cohen, dans son dernier livre, avance un chiffre choc : seul 5 % des Français souhaiteraient vivre dans le futur.
Est-ce que ce pessimisme a des conséquences économiques ?
Bien sûr, on n'a pas du tout envie de se projeter ou d'aller de l'avant alors on se replie.
Néanmoins, il reste un seul point fixe dans le futur auquel on se raccroche, c'est la retraite qui est même idéalisée, vécue comme une libération.
Selon l’enquête HSBC de ce matin, pour les trois quart des Français la retraite est vue "comme une période de liberté", "une opportunité pour découvrir de nouveaux centres d'intérêts".
Elle est vécue comme une libération.
C’est donc un sujet sensible et ce n’est pas simple pour Emmanuel Macron qui veut faire une grande réforme des retraites.