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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.

Bruxelles enclenche une procédure contre l'Italie pour "déficit excessif". La France, elle, est épargnée, alors que son déficit est plus important !

Le déficit de l'Italie est de 2,4% tandis que celui de la France s’élève à 3,1%, mais c'est l'Italie qui est au piquet !

La Commission n'aurait-elle pas une dent contre Matteo Salvini et lui ferait ainsi payer son discours anti-Européen ?

Franchement, il y a de quoi être parano.
En fait, la Commission regarde aussi les perspectives pour 2020 et là, c'est la situation inverse. L'Italie dérape à 3,5% et la France revient dans les clous autour de 2%. Mais, il faut le reconnaître, ce sont des comptes d'apothicaires.

La question de fond reste pourquoi l'Italie est sanctionnée et non pas la France, ces pays sont tous les deux de mauvais élèves en matière de déficits.

Il existe une différence fondamentale. La France est un pays dynamique qui affiche une croissance autour de 1,5%, avec une démographie dynamique. L'Italie est à l'arrêt, sans croissance et avec une démographie à l'arrêt également.

Quand on observe un déficit ou de la dette, on le compare aux revenus de ce pays. Si vous avez des dettes mais que votre revenu progresse, c'est gérable. Si vous avez des dettes mais que vos revenus stagnent ou diminuent carrément, c'est problématique et c'est le cas de l'Italie.
Les revenus c'est le PIB. La dette italienne rapportée au PIB est déjà énorme avec -132% du PIB en 2018 et elle progresse à 134% en 2019 et 136% en 2020.
En France. la dette progresse mais le PIB progresse aussi. Le ratio dette/PIB reste stable, juste en dessous des 100%. C'est un ratio plus faible et stable, c'est pourquoi la situation de la France est jugée plus saine.
Grâce aux Italiens, en se comparant, on se dit que finalement les déficits et la dette de la France n'ont rien d'explosifs.