À l'approche de la présidentielle, ils sont nombreux les politiques nommés par François Hollande qui renient le bilan du président de la République.
La politique, c’est la mode toujours en vogue du Hollande Basching, quand des personnalités de gauche, anciens ministre ou anciens conseillers tentent de se refaire une virginité sur le dos de celui qui les a nommés. Dernier épisode en date, le livre de l’ancien conseiller Aquilino Morelle, réquisitoire titré L’Abdication.
François Hollande un faux gentil, un vrai méchant, un menteur, faible, rusé certes mais incapable d’exercer le pouvoir. Quel supplice a dû supporter Aquilino Morelle pendant les deux années qu’il a passé à l’Élysée vu le portrait qu’il dresse de celui qui l’a nommé. Servir un président, qui a trahi la gauche dès les premiers temps de son quinquennat, quel sacerdoce pour ce conseiller resté lui fidèle à la gauche. Aquilino Morelle, c’est le denier pleurant de la longue procession ddu grand reniement du quinquennat. Il y eut le supplicié Arnaud Montebourg : deux années et demie passées au gouvernement à défendre une politique à laquelle il ne croyait pas. Emmanuel Macron révélé, porté par François Hollande et qui dénonce aujourd’hui "une présidence de l’anecdote qui a banalisé la fonction". Il y eut aussi le martyre de Cécile Duflot de Delphine Batho qui se sont empressé de tout déballer. Vous connaissez l’adage "Gardez-moi de mes amis". Même Manuel Valls, le loyal Premier ministre, joue du reniement pour tenter de se refaire une virginité auprès du peuple de gauche, sur la pression fiscale, sur le 49.3.
Moralement c’est sans doute discutable, politiquement est-ce que ça fonctionne ?
Il y a un côté responsable mais pas coupable difficile à croire. On voit défiler des complices à la barre qui chargent l’accusé principal en espérant atténuer leur peine. C’est un peu grossier. Aquilino Morelle espère faire oublier l’épisode du conseiller de gauche qui fait venir un cireur de soulier à l’Élysée. Manuel Valls espère se distinguer d’un président rejeté par sa famille. Ça renvoie l’image d’une gauche irresponsable et autodestructrice : on s’accable les uns les autres pour essayer de se sauver. Est-ce que ça fonctionne ? Si on regarde ce qu’il s’est passé à droite, le reniement n’est pas payant, c’est même le contraire : François Fillon a tout assumé du quinquennat Sarkozy, y compris les suppressions de postes de policiers sur lesquelles l’ancien président a été attaqué. Il a fait de la cohérence de son parcours, de sa constance une force. Il a fait du quinquennat de Nicolas Sarkozy l’épisode 1 du redressement. La Gauche fait le pari inverse : le renouvellement dans le reniement ce n’est pas très positif, très enthousiasmant pour les électeurs.