Antonin André nous livre son édito politique, au lendemain d'un week-end meurtrier à Londres.
La politique ce sont les attentats qui frappent de nouveau à Londres. La menace terroriste est omniprésente depuis l’élection d’Emmanuel Macron, le président qui se retrouve sous pression, attendu sur les questions de sécurité et sur la protection des Français.
Un grand vent d’air frais. Emmanuel Macron c’est la promesse du renouvellement de la vie politique, la chance donnée à des députés et des ministres totalement vierges. C’est sur l’inexpérience, la nouveauté et sur la régénération de la démocratie qu’il a été élu. Donc oui, on est très loin de la protection des Français. Face au terrorisme, on riposte par l’expérience et le sécuritaire, par l’autorité. Ce ne sont pas les points forts à priori du nouveau président donc c’est un enjeu majeur pour lui dont les deux priorités de ce début de mandat, rappelons-le, sont la réforme du travail et la moralisation de la vie politique. Les attentats de Manchester et de Londres, le ramènent à cet impératif de la protection des Français. C’est d’ailleurs ce qui explique que pour la première fois depuis sa nomination, Jean-Yves le Drian, l’un des visages qui incarnent pour les Français la lutte anti-terroriste, s’est exprimé publiquement hier sur Europe 1.
On a un début de réponse du Président sur le terrain sécuritaire avec la prolongation de l’état d’urgence, une loi renforçant les instruments judiciaires de lutte contre le terrorisme, et la création d’une task-force anti-terroriste à l’Élysée.
Oui vous avez raison et c’est d’ailleurs ce dernier point qui est le plus éclairant sur la façon dont Emmanuel Macron veut marquer sa crédibilité sur le terrain de la protection des Français. Il va centraliser à l’Élysée, la coordination des services engagés dans la lutte contre le terrorisme, ce devrait formalisé mercredi en conseil des ministres. Les questions de défense, arbitrage et opérationnelles, c’est un changement par rapport au quinquennat précédent, reviennent désormais au secrétaire général de l’Élysée, plus proche collaborateur d’Emmanuel Macron. On va le voir aussi dans l’agenda du président, outre les conseils de défense qui deviennent réguliers, les tête-à-tête avec les ministres de l’Intérieur et de la Défense vont devenir hebdomadaires. C’est en train de devenir, au fil des semaines, dans les faits l’un des dossiers auquel le président consacre le plus de temps, quitte à forcer le trait, pour démontrer qu’il est conscient de la menace et crédible pour y répondre.
