Publicité
Publicité

Vote de confiance : face à l'instabilité politique, les patrons font grise mine, le business en stand-by

Aurélien Fleurot et Barthélémy Philippe - Mis à jour le . 2 min

En pleine Rencontre des entrepreneurs de France (REF), les patrons d'entreprises s'inquiètent d'un contexte géopolitique tendu et d'une nouvelle instabilité politique. En attendant de connaître l'issue du vote de confiance le 8 septembre prochain, ils oscillent entre résignation et désarroi comme a pu le constater sur place pour Europe 1.

Face à l’instabilité politique, les patrons, réunis en université d’été à Roland-Garros, ne font pas de plans sur la comète. Pas d’embauches et peu d’investissements… Ils avouent gérer leur entreprise à la petite semaine. Fatigués des personnalités politiques incapables de dépasser leurs rivalités, les patrons, tout juste revenus de vacances, font grise mine.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Un attentisme généralisé

Sourires, bronzages, décontraction... Aux premiers abords, les images de cette rentrée économique, à Roland-Garros, pourraient ressembler à une parfaite carte postale. Mais les esprits sont soucieux, admet Véronique Bougardier, à la tête d'un cabinet de refinancement immobilier.

"Il y a vraiment une anxiété actuellement. On a déjà vécu ça et il y a une rupture, vraiment. Le téléphone sonne moins, les clients disent 'ah non, je reporte' ou 'le dossier est accepté mais je reporte à dans 6 mois, je vais voir comment ça va se passer'", raconte-t-elle.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Un attentisme généralisé constaté également par Vincent Bryant, fondateur de la start-up Deepki, qui améliore l'efficacité énergétique des bâtiments. "Encore plus d'incertitudes, c'est encore plus de délais pour prendre des décisions importantes. Les clients se mettent à plusieurs départements pour prendre des décisions d'investissements, pour embaucher, pour ouvrir une filiale... Donc on sent que les décisions prennent plus de temps à accoucher", analyse le chef d'entreprise.

Défiance des investisseurs

Grégoire Audibert, co-fondateur de Winter Mushrooms, a, lui, dû faire évoluer sa stratégie : "On investissait beaucoup en France sur la partie commerciale, pour essayer de développer le marché français sur notre activité. Et ce, avec des résultats qui étaient très faibles parce qu'il y a beaucoup de défiance vis-à-vis de la conjoncture économique en ce moment... Donc on y voit une opportunité et plutôt que de perdre de l'argent en France, on va le dépenser ailleurs".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

En l'occurrence à Dubai ou au Brésil... Pendant que la France attend, ces patrons, souvent présents dans de nombreux pays, voient donc les autres économies attirer les investissements.

Ils rêvent sans trop y croire d'un changement incarné par une classe politique qui ferait preuve de responsabilité, à l'image de Claude Binovic à la tête d'une entreprise du secteur des vins et spiritueux. "Ça change, mais bon, il n'y a pas de quoi renverser la table. Il faudrait vraiment des politiciens qui ne s'occupent pas de leurs intérêts propres...", s'agace-t-il.

La suite après cette publicité

Un profil atypique pour remplacer François Bayrou ?

Philippe Savajols, qui dirige une société d'aménagement en espaces de bureaux, craint lui une nouvelle censure. "Notre carnet de commandes s'est subitement arrêté quand il y a eu la chute du gouvernement Barnier. S'il y a une deuxième lame qui passe, l'année va être difficile pour nous. Il faut une stabilité du cadre juridique, fiscal-social. Que le Parlement se mette d'accord sur un projet et un consensus", demande le dirigeant.

Une coalition à l'allemande, voire un profil atypique pour sauver la France, Emmanuel Maillet, associé d'un cabinet de chasseurs de tête, en rêve : "Vous avez des sportifs de haut niveau, des grands patrons, des gens qui ont fait vraiment pour la France, pour le rayonnement". Cette oiseau rare existe-t-il vraiment ? Réponse dans quelques semaines, si le gouvernement est censuré.