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Rémi Duchemin , modifié à
Au lendemain de l’annonce d’un contrat portant sur l’acquisition par la Grèce de 18 Rafale, le PDG de Dassault Aviation s’est félicité sur Europe 1 d’un tournant, puisqu’il s’agit là de la première vente à un pays européen. "On n’est pas obligé d’acheter américain pour travailler avec les autres pays d’Europe", en a conclu Eric Trappier.
INTERVIEW

La France a finalisé lundi avec la Grèce un contrat portant sur l’acquisition de 18 avions Rafale, pour un montant total de 2,5 milliards d’euros. L’accord comprend la fourniture par Paris de 12 appareils d'occasion, prélevés sur l'inventaire de l'armée de l'Air française, de six avions neufs auprès du constructeur Dassault Aviation, ainsi que le soutien logistique et les armements associés. "C’est un tournant historique", s’est félicité mardi sur Europe 1 le PDG de l’entreprise. "C’est le premier contrat Rafale en Europe", a-t-il rappelé.

"On n’est pas obligé d’acheter américain"

"Et c'est un pays de l'Otan", a insisté Eric Trappier. "Ça démontre aussi qu’on peut acheter des avions de combats français et être interopérables avec d’autres forces de l’Otan. On n’est pas obligé d’acheter américain pour travailler avec les autres pays d’Europe ou avec l’Amérique", en a conclu le PDG.

"Je pense que le multilatéralisme est une chose qui permet d'équilibrer un peu les relations entre partenaires", a poursuivi Eric Trappier. "La Grèce a un partenaire important que sont les Etats-Unis, mais elle fait partie de l'Union européenne. Elle a donc des partenaires européens, que ce soit économiques, mais aussi stratégiques. Donc c'est important d'avoir cet équilibre. C'est une diversification importante de la Grèce, qui va montrer à l'Europe que l'on peut faire dans la défense des solidarités."

"Un rayon de lumière pour l'ensemble de l'écosystème" économique autour du Rafale

Le PDG de Dassault Aviation n'a pas caché que l'interventionnisme de la France dans le conflit entre la Grèce et la Turquie a certainement joué dans la décision d'Athènes. "Il n'y a pas de doute que l'environnement compte quand on achète un avion de combat. On a une longue tradition avec la Grèce, et l'environnement méditerranéen est actuellement difficile. C'est un arc de crise et par conséquent, ça a sûrement joué dans la décision de cette acquisition", a-t-il admis.

Enfilons, Eric Trappier n'a pas caché sa satisfaction sur le plan économique. "Ce contrat est une réussite, particulièrement dans un temps un peu difficile", a-t-il affirmé. "C'est un rayon de lumière non seulement pour Dassault, ses coopérants, les grands groupes comme Thalès, Safran, mais c'est surtout une très bonne nouvelle pour l'ensemble de l'écosystème des 500 petites entreprises qui contribuent à fabriquer du Rafale en France."