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Margaux Fodéré / Crédits photo : OLIVIER MORIN / AFP , modifié à
Fin 2023, le secteur des portes et fenêtres a traversé un trou d’air. Son activité a chuté de 15 %, soit un recul qui s’est aggravé depuis début 2024. Une conséquence parmi d’autres concernant la crise du logement. Vendeurs de fenêtres, d'électroménager... sont des victimes collatérales de la crise du logement.

Les professionnels du bâtiment ont rendez-vous ce jeudi avec les ministres du Logement et de la Transition écologique pour faire entendre leurs revendications. Au programme : MaPrimeRenov, l’aide de l’État aux travaux de rénovation énergétique.

Depuis le 1er janvier, elle a été recentrée sur les rénovations globales de logement, car jusque-là, elle couvrait surtout des petits travaux. Mais cela patine. La nouvelle formule ne séduit pas autant qu’espéré.

Le sujet est d’autant plus important que le secteur traverse une crise depuis plusieurs mois. Une crise qui ne se cantonne pas au logement et fait des victimes collatérales : des secteurs comme l’électroménager. 

Les ventes de gros électroménager en baisse de 7%

Côté chiffre, les ventes de gros électroménager sont en baisse de 7%. Et la logique réside dans une chose : les Français déménagent moins, faute de pouvoir acheter et mécaniquement, ils achètent donc moins de fours, de réfrigérateurs ou encore de lave-vaisselle. Résultat, les ventes de ces appareils électroménagers sont à la peine.

-7 % en volumes l’année dernière, explique Magali Saint-Laurent, responsable marketing-communication à l’institut GFK. "C’est un projet d’achat immobilier sur trois qui a été annulé ou reporté du fait du contexte économique. Et de la même manière un projet de rénovation côté cuisine ou salle de bain qui a été également reporté ou annulé. Et on sait que le gros électroménager est particulièrement lié à cette activité travaux ou immobilière", détaille-t-elle.

Autre secteur touché par la crise du logement : les fabricants de fenêtres et de portes sont plombés, eux aussi, par le report des projets immobiliers.

"On arrête les heures supplémentaires"

Fin 2023, le secteur a traversé un trou d’air : son activité a chuté de 15 %. Du jamais vu depuis les années 1990, raconte Philippe Macquart de l’Union des Fabricants de Menuiseries qui s’inquiète des conséquences dramatiques sur l’emploi.

"On a arrêté l’intérim en 2023, on arrête les heures supplémentaires. On est même arrivé sur certaines usines à avoir des demandes d’activité partielle parce que la charge n’est pas suffisante pour occuper l’ensemble des salariés. La prochaine étape, si elle devait être franchie, irait jusqu’à des destructions d’emplois et des licenciements inévitables", ajoute Philippe Macquart.

Entre novembre 2022 et novembre 2023, le secteur de la construction a perdu près de 8.000 emplois intérimaires, selon la DARES. Pour redresser la barre, les professionnels appellent le gouvernement à réformer MaPrimeRenov car selon eux, elle n’encourage plus les Français à faire des travaux simples comme un changement de fenêtres.