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Nicolas Barré, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que la tension reste forte entre l'Iran et les États-Unis après l'assassinat du général Soleimani, les cours du pétrole ont légèrement progressé lundi. 

La crise entre Washington et Téhéran fait trembler les Bourses mondiales. Alors que la tension reste forte entre les deux pays, après l’élimination du général Soleimani, les cours du pétrole ont légèrement progressé lundi. De quoi provoquer l'inquiétude des marchés, et laisser craindre une baisse du pouvoir d'achat dans les pays, notamment européens, comme l'explique notre éditorialiste Nicolas Barré. 

"L'économie n’aime ni les chocs, ni les incertitudes créées par ces tensions géopolitiques, et le pétrole a bondi lundi au-dessus de 70 dollars le baril. La dernière fois que c’est arrivé, c’était après les attaques de drones, qui, en septembre, avaient paralysé pendant quelques semaines la moitié de la production saoudienne. Des attaques téléguidées selon toute vraisemblance par l’Iran. Après l’élimination du général Soleimani, le département d’État américain a prévenu d’un risque accru de nouvelles attaques contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite. L’autre grande crainte est évidemment un blocage par l’Iran du détroit d’Ormuz par lequel transitent 18 millions de barils par jour, soit 20% de la production mondiale de pétrole. Ce serait évidemment le scénario catastrophe, notamment pour les Européens.

"Un pétrole qui grimpe à 100 dollars, c'est du pouvoir d'achat en moins"

En effet, les États-Unis, eux, sont autosuffisants en pétrole. Ils sont devenus, grâce au pétrole de schiste, le premier producteur mondial et ne sont plus dépendants du pétrole venu du Moyen-Orient. Le cas de l'Europe est différent, car les Européens sont dans un état de dépendance stratégique. Une fois de plus, nous risquons d’être les victimes collatérales des tensions entre l’Iran et les États-Unis, de la même manière que les Américains, avec leurs sanctions, nous empêchent de faire du commerce avec l’Iran.

Cela dit, si le pétrole flambe, toutes les économies seront touchées. Un pétrole qui grimperait à 80 ou 100 dollars représenterait nécessairement du pouvoir d’achat en moins, avec des conséquences qui peuvent être immédiates. Souvenez-vous de comment est arrivée la crise des "gilets jaunes". Bon baromètre de l’inquiétude qui monte sur les marchés : l’or, valeur refuge, est à son plus haut niveau depuis 7 ans. Ce qui n’est jamais bon signe."