Prélèvement à la source : "2018 sera la bonne année"

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INTERVIEW E1 - "Il faut au moins deux années pour se  préparer dans de bonnes conditions", a déclaré le ministre du Budget Michel Sapin, jeudi soir sur Europe 1.

Bercy travaille bien actuellement sur une réforme fiscale pour passer au prélèvement de l'impôt à la source. Invité d'Europe 1 Soir, le ministre des Finances Michel Sapin l'a confirmé, esquissant les grandes lignes de la future réforme et un horizon : "je pense que 2018 sera la bonne année pour qu’on ait franchi concrètement une belle et grande étape de la retenue à la source".

Une réforme sans précipitation. Face à une réforme souvent promise mais jamais initiée, Michel Sapin a tenu à se montrer prudent : "souvent, les révolutions se passent plutôt en un soir ou en quelques jours et là ce n’est pas possible parce que le meilleur moyen de transformer cette belle et bonne idée en un gâchis, ce serait de le faire trop vite, d’un seul coup, et dans des conditions qui ne répondent pas aux problèmes que posent le passage à la retenue à la source".


"2018 sera la bonne année" pour l’impôt...par Europe1fr

Et Michel Sapin d'ajouter : "ce que souhaite le président de la République, c’est qu'on le fasse méthodiquement, de manière très claire, très transparente. Et que cette question soit traitée de manière très concrète, par étape". "Mon administration, mon ministère ne sont opposés (à cette réforme), ils sont volontaires. Mais je veux que tous les sujets soient mis sur la table. Que tout le monde comprenne bien que l’idée paraît très simple mais qu’elle peut être assez compliquée sur un certain nombre d’aspects", a prévenu le ministre.

"2018 sera la bonne année". Autant de critères qui rendent toute réforme impossible avant 2018 aux yeux du ministre des Finances. "Je pense que 2018 sera la bonne année pour qu’on ait franchi concrètement une belle et grande étape de la retenue à la source". D'ici là, et si la volonté politique se confirme, les problèmes à régler seront nombreux : confidentialité vis-à-vis de l'employeur et des autres employés, maintien du caractère familial de la déclaration de revenus, sans oublier la complexe transition entre le modèle français actuel et le prélèvement à la source. Quant à savori pourquoi le gouvernement n'a pas engagé cette réforme dès le début du quinquennat, Michel Sapin a rappelé que "l’urgence n’était pas là" en 2012, dans un contexte marqué par "des déficits abyssaux".