L'application permet de commander et de payer en ligne. Photo d'illustration. 6:40
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Antoine Terrel , modifié à
Sur Europe 1, Arthur Broutin, cofondateur d'Obypay, est venu présenter son outil permettant de commander et payer sans passer par un serveur. Alors que la crise sanitaire a démocratisé l'usage du QR code, il se dit persuadé "qu'un marché existe" pour ce genre de système, qu'il estime être complémentaire des serveurs".
INTERVIEW

Alors qu'en raison de la crise sanitaire, le QR code s'est peu à peu imposé dans les restaurants pour consulter les menus, se dirige-t-on vers une digitalisation accentuée des services dans ces établissements ? Lancé en 2018, le système Obypay propose en tout cas de commander et de payer son plat ou sa boisson sans passer par un serveur, pour éviter les longues attentes. Invité lundi de La France bouge, son cofondateur Arthur Broutin a présenté son outil qu'il assure être "complémentaire" des serveurs. 

"On a fait le constat qu'il est parfois assez compliqué d'appeler un serveur... Cela peut être assez long et frustrant", résume Arthur Broutin. Mais comment cela fonctionne-t-il concrètement ? "L'idée est de flasher un QR code, d'accéder digitalement au menu et de pouvoir passer sa commande, voire même de la payer, et que celle-ci soit envoyée directement au logiciel de caisse et en cuisine", décrit-il. 

La crise "a propulsé l'usage du QR code"

Lancé il y a déjà plus de deux ans donc, cet outil a pourtant eu du mal à s'installer, malgré de très bons débuts. "Quand on a commencé, on a presque installé cet outil sur l'établissement parfait et on s'est senti pousser des ailes. Mais après, on a eu un peu plus de mal à trouver notre marché", reconnaît l'entrepreneur. "On a vu que le besoin n'était pas encore mature." Mais paradoxalement, la crise sanitaire a permis à Obypay de se relancer car elle a "propulsé l'usage du QR code" dans les établissements. 

Aujourd'hui, Obypay compte 450 clients. Mais qui sont-ils ? "On a une palette de produits différents. On fait aussi bien du click and collect que de la commande et du paiement à table, et aussi du menu digital", explique Arthur Broutin. "La partie menu digital convient à tout type de restauration. Pour la partie commande et paiement à table, cela va correspondre surtout à du débit de boisson, pour commander un cocktail, une bière, etc." Mais, ajoute-t-il, "ça convient aussi à de la restauration classique, mais pas trop gastronomique".

"Cet outil va aider le serveur pendant les pics"

Mais ce nouveau type de service ne risque-t-il pas de fragiliser le rôle du serveur ? Arthur Broutin reconnaît que la promesse initiale de son application était d'avoir "moins besoin" de serveurs. Mais, il assure que son outil est "complémentaire" de leur rôle. "On peut réorganiser les services. Il y a des fois où on a besoin de plus de serveurs sur un moment tampon de la journée. Là, on va pouvoir homogénéiser et avoir le nombre classique de serveurs même pendant les pics." Et d'assurer : "Cet outil va venir vraiment aider le serveur pendant les pics."

Et Obypay veut désormais grandir. "On cherche à faire une levée de fond de 3 à 5 millions d'euros. C'est notre besoin en trésorerie", précise Arthur Broutin. "On a envie de se développer assez massivement sur le marché européen", dit-il encore, se disant persuadé que "le marché existe". 

"Nos métiers sont des métiers de contact", rappelle le patron d'Hippopotamus

Invité lui aussi de La France bouge, Philippe Hery, le directeur général des marques Hippopotamus, a pu donner son avis sur ce type d'application. "C'est quelque chose auquel on réfléchit", dit-il, indiquant qu'un test va être mené dans un de ses établissements, mais avec une marque concurrente d'Obypay. Mais, nuance-t-il aussitôt, pas question de remplacer les serveurs.  

"Je crois plus au mode de paiement digitalisé qu'à l'automatisme de la prise de commande", explique-t-il. "Nos métiers sont des métiers d'hommes, de contact , d'explication." En revanche, il pense "que le paiement sans contact est l'évolution logique et normale de la société".