«Arrêtez d’embêter les gens qui bossent» : à Lyon, les serveurs s’opposent fermement à la fiscalisation des pourboires
À l'heure où François Bayrou cherche toujours à faire 44 milliards d'euros d'économies, une idée commence à faire son chemin : celle de fiscaliser, de nouveau, les pourboires des serveurs de café et restaurants. Ce n'était plus le cas depuis 3 ans, sur décision du président de la République. À Lyon, la mesure scandalise les serveurs.
"C'est très injuste", s'écrie Isabella, serveuse à Lyon. Cette femme, qui travaille dans un restaurant italien, s'oppose fermement à une possible fiscalisation des pourboires. Une situation qui avait été décidée par le président de la République Emmanuel Macron il y a 3 ans pour redonner de l'attractivité aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration, après le Covid.
Une taxation jugée "démotivante"
Chaque mois, Isabella perçoit environ 100 euros de pourboires qui complètent son salaire de 1.600 euros. Pour elle, devoir déclarer cette somme aux impôts serait une très mauvaise nouvelle.
"Je ne vois pas pourquoi on commencerait à taxer les personnes qui sont payées au Smic. Ce serait injuste et démotivant. Déjà, les serveurs ne sont pas bien payés. En plus, si on leur enlève ça, ce serait très dur", se lamente-t-elle.
Même sentiment d'injustice chez Christine, serveuse dans le bouchon lyonnais de la Mère Jean. Et elle a un message clair pour le Premier ministre : "Laissez-nous nos pourboires ! Laissez-nous avoir un salaire correct ! Et arrêtez de ponctionner toujours les petits qui travaillent ! Il y a plein de restaurateurs qui ne trouvent pas de personnel. Donc arrêtez d'embêter les gens qui bossent !"
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Les patrons dénoncent aussi la proposition
Et les patrons de cafés et de restaurants sont sur la même ligne, à l'image de Didier Dalmasso, gérant du Comptoir des Marroniers.
"Les pourboires, quand on partage le pot, ça ne va pas chercher bien loin. Sur les bons mois, mes serveurs doivent tourner à une cinquantaine d'euros par personne. C'est de l'argent de poche, c'est comme des étrennes. Si demain, on se met à fiscaliser les étrennes de Noël, on va où ? Et s’ils comptent là-dessus pour sauver la France, on est mal barré, explique-t-il.
Autant de professionnels qui ne seraient donc pas mécontent de voir le gouvernement et son projet tomber, lundi prochain.