Les courtiers ont de plus en plus de mal à faire accepter des dossiers auprès des banques. 1:32
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Margaux Fodéré , modifié à
Les taux d’intérêt n’arrêtent pas de monter : désormais, ils atteignent 3% sur 20 ans en mars 2023. Dans les agences de courtiers en immobilier, c’est un vrai parcours du combattant pour obtenir les crédits. Europe 1 s’est rendue dans une agence dans le 16e arrondissement de Paris, où de plus en plus de dossiers sont en attente.

Les crédits immobiliers sont de plus en plus durs à obtenir ! Et alors que le gouvernement veut assouplir les conditions d’accès, les taux d’intérêt n’arrêtent pas de monter : ils atteignent 3% sur 20 ans en mars. Alors, les banques restreignent les octrois et refusent de plus en plus de dossiers. D'ailleurs, la production de nouveaux crédits à l'habitat a chuté à 14,6 milliards en février, 40% de moins qu'il y a un an, selon la Banque de France. Et dans les agences de courtiers, c’est un vrai parcours du combattant pour obtenir les crédits.

Trois dossiers sur dix refusés

Comme à l’agence VousFinancer dans le 16e arrondissement de Paris. Sur une grande étagère derrière son bureau en bois, Sophia Hbaz, la directrice crédit de cette agence, classe les dossiers de ses clients. Depuis le début de l’année, 70% de ses demandes de prêt déposées en banque ont été acceptées. Pour les autres, il faut s’armer de patience. 

"Près de trois dossiers sur dix sont refusés. L'année dernière, c'était différent. On avait alors trois cas : soit, le client se désistait, soit c'était effectivement un refus de prêt, soit il y avait un financement par la concurrence", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

D'excellents dossiers aussi en attente

Face à la remontée des taux d’intérêt et à des banques plus frileuses, Sophia doit parfois se battre pour faire valider ses dossiers, même pour les meilleurs dossiers, comme celui d’Haitem Ben Belgacem et sa femme. C'est un excellent profil. On a des revenus qui sont très satisfaisants pour un couple de 36 ans. On est à plus 7.000 euros de revenus par mois", note la directrice crédit. Pourtant, "le prêt, a été refusé en 2022", explique Haitem Ben Belgacem. "Il y avait cette histoire de taux d'usure qui bloquait" notre demande, poursuit le trentenaire. 

Finalement, il aura fallu six mois de travail pour obtenir ce prêt. Des coûts supplémentaires pour la courtière, qui estime travailler "quatre fois plus pour faire valider des dossiers". Et la tâche semble encore se répéter : Sophia Hbaz a toujours une vingtaine de dossiers en attente de réponse.