PSA : une santé retrouvée mais encore des défis à relever

© SEBASTIEN BOZON / AFP
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M.B.
Le constructeur automobile a affiché sa bonne santé cette semaine. Un retournement spectaculaire alors qu'il était au bord de la faillite en 2014. Mais tout n'est pas encore au beau fixe.

Voilà déjà trois ans que les annonces de PSA donnent souvent lieu aux mêmes sifflements d'admiration. Un constructeur automobile menacé de faillite en 2014 qui revient de très loin. Une entreprise qui embauche de nouveau après avoir fermé des usines et licencié des milliers de salariés. Et, finalement, des résultats bien redressés. Jeudi, PSA a ainsi annoncé un bénéfice net "record" d'1,9 milliard d'euros pour 2017. Soit une hausse de 11,5%.

"Un milliard d'euros redistribué". En conséquence, le patron de PSA, Carlos Tavares, a détaillé la distribution, à chacun de ses "collaborateurs d'une rare excellence", d'une prime d'intéressement de 2.400 euros net minimum. Mieux que l'année dernière. Par ailleurs, le président du directoire du constructeur a assuré que "depuis quatre ans", le montant de leurs "rémunérations variables" a été "multiplié par quatre" et que "de 2006 à 2016", "un milliard d'euros a été redistribué" aux salariés du groupe, soit "à très peu de choses près" autant que les "dividendes à nos actionnaires".

Entreprise renflouée. Cette bonne santé affichée par le groupe automobile s'est acquise durement. Asphyxiée financièrement, l'entreprise a dû être renflouée par des capitaux chinois, fermer des usines et licencier à tour de bras. Mais depuis 2015, la tendance est plutôt à l'expansion. PSA s'est ainsi habilement emparé du dispositif de ruptures conventionnelles collectives pour acter des pratiques déjà bien ancrées, qui consistent à organiser des embauches parallèles à des départs volontaires.  

Un rachat qui grève encore le budget… Stratégiquement, le groupe a fait le choix de racheter la filière européenne de General Motors, comprenant les marques Opel et Vauxhall. Cela lui a coûté 1,3 milliard d'euros l'année dernière. Une intégration qui n'allait pas de soi, tant ces marques sont fragilisées et perdent de l'argent en continue depuis seize ans. Pour l'instant, ce rachat grève son budget plus qu'autre chose, et a entamé sa marge opérationnelle.

…et dont il faut encore tirer parti. À charge donc pour PSA de tirer parti de l'intégration d'Opel/Vauxhall, afin que celle-ci le porte plus qu'elle ne le plombe dans les années à venir. Le constructeur va pouvoir envisager des économies d'échelle, donc des coûts de production moindres, mais aussi des synergies industrielles qui permettront à ses différentes marques de profiter des avancées technologiques des autres. Il va aussi pouvoir mettre à profit son implantation dans de nouveaux pays, la Pologne, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Mais cela pourrait aussi passer par des décisions impopulaires, notamment outre-Rhin. Les salariés des trois usines Opel qui s'y trouvent ont d'ailleurs déjà fait part de leurs inquiétudes.