Pourquoi le prix de l’eau du robinet risque d’exploser dans les années à venir ?
Mardi, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a lancé une campagne nationale baptisée "La goutte de trop" afin de faire respecter le principe du "pollueur-payeur". Le taux de conformité de l'eau potable a diminué de dix points en moins de cinq ans. La pollution de l'eau pourrait faire augmenter son prix.
Payer plus cher l'eau du robinet ? C'est bien ce qui pourrait se produire dans les prochaines années. L'UFC-Que Choisir a publié un rapport mardi, relatant le taux de conformité de l'eau qui est passé de 95% en 2021 à 85% en 2025, mais également une estimation du prix de la dépollution de l'eau : plus d'un milliard d'euros par an. Un coût "intégralement payé par les consommateurs", écrit l'association.
Des nouvelles technologies coûteuses
Protéger la qualité de l'eau du robinet des Français est devenu plus coûteux, et cela se répercute directement sur leur portefeuille. "Ces estimations vont être largement dépassées à l’avenir car les techniques de filtration classiques atteignent leurs limites face aux nouveaux polluants", explique l'UFC-Que Choisir.
Avant d'ajouter : "Les nouvelles technologies membranaires plus efficaces sont également beaucoup plus chères : jusqu’à quatre fois plus. En deux ans et demi, les factures d'eau pour les ménages ont augmenté de 16 %".
"75% des nitrates et 70% des pesticides proviennent du secteur agricole et de nombreux secteurs industriels sont responsables des pollutions en PFAS (polluants éternels, ndlr)", précise l'UFC-Que Choisir.
La protection des captages d'eau réclamée
L'association de consommateurs réclame ainsi la mise en place de plusieurs mesures, notamment des procédures d'autorisation des pesticides plus exigeantes, le financement d'études toxicologiques indépendantes, la protection effective des captages d'eau potable et une augmentation de la redevance pour pollutions diffuses.
La protection des captages d'eau peut s'effectuer, selon l'association, par une délimitation des aires de protection, la mise en œuvre de mesures de protection obligatoire notamment sur les zones les plus sensibles et une fréquence de contrôle significative pour vérifier le respect des mesures de protection.
L'UFC-Que Choisir rappelle toutefois que "l'eau du robinet demeure potable dans la très grande majorité des cas et que la quasi-totalité des habitants reçoivent une eau pouvant être bue en toute sécurité".