Les Français épargnent toujours plus : quel impact sur l'économie de l'Hexagone ?
Face à l'instabilité politique, les Français épargnent massivement. Un problème, alors que près de la moitié du PIB français repose sur la consommation des ménages. Mais tout n'est pas négatif, notamment pour les entreprises qui ont besoin de l'épargne des Français pour prospérer.
Dans cette période de troubles économiques et géopolitiques, les Français épargnent plus que jamais. Au deuxième trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a atteint 18,9% de leur revenu disponible, un record depuis la fin des années 1970.
Tout cumulé, le patrimoine financier des Français s’élève à 6.500 milliards d’euros, soit plus de deux fois le PIB. Une somme qui est convoitée par la classe politique, qui cherche à en capter une partie alors que l'économie est à l'agonie. Car un important taux d'épargne a des conséquences sur l'économie française.
"La consommation, c’est plus de la moitié du PIB en France"
Ainsi, plus les ménages épargnent, moins ils consomment. Or, la consommation est absolument indispensable à la croissance du produit intérieur brut (PIB), comme l’explique l’économiste Mathieu Plane. "L’économie française aujourd’hui n'est pas tirée par la consommation des ménages. Or la consommation, c’est plus de la moitié du PIB en France. Donc, si le moteur de la consommation ne repart pas, on va avoir du mal à avoir de la croissance", insiste-t-il au micro d'Europe 1. "Et puis, moins de consommation, c’est aussi moins de TVA, moins de recettes fiscales”, poursuit-il.
En dépit de cette consommation atone qui plombe la croissance, ce taux d’épargne record est aussi un atout pour les entreprises et pour l’Etat français, qui les protègent d’un accident financier. "L’épargne, c’est le crédit d’aujourd’hui, l’investissement de demain. Sans épargne, on ne finance pas les entreprises", note l’économiste Philippe Crevel.
"Sans épargne, on ne finance pas les entreprises"
"Sans épargne, on ne finance pas les entreprises. Et si le taux d’épargne n’était pas aussi élevé, la note de notre pays par les agences serait bien plus basse et les taux d’intérêts bien plus élevés", poursuit-il.
D'autant qu'un changement de comportement des ménages vers moins d’épargne, notamment sur les assurances-vie, présenterait des risques, au regard de l’endettement colossal de la France.
