Bâtiment 1:41
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Maud Descamps, édité par
La hausse du tarif du gazole non routier, servant majoritairement dans le bâtiment et les travaux publics, initialement prévue au 1er juillet 2021, est repoussée d'un an et demi, au 1er janvier 2023. Une décision du gouvernement qui soulage le secteur des travaux publics, mais désole les écologistes.
DÉCRYPTAGE

C'est une bonne nouvelle pour le secteur du bâtiment et des travaux publics : le gouvernement a annoncé mardi que le prix du gazole non routier (GNR), utilisé essentiellement pour les engins de chantier, n'augmenterait pas en juillet de cette année, contrairement aux prévisions. Cette hausse est repoussée de près d'un an et demi, au 1er janvier 2023.

Hausse de 40 centimes

Inutile d'ajouter de la difficulté à un secteur déjà fragilisé : voilà le raisonnement qui a conduit le gouvernement à repousser une hausse importante du prix du GNR. Au 1er juillet 2021, la taxe sur les produits énergétique devait en effet passer de 19 à environ 59 centimes d'euro par litre.

Après une année 2020 difficile en raison du Covid-19, le secteur des travaux publics fait maintenant face à une flambée des prix des matières premières : "Compte tenu de la reprise mondiale aux États-Unis et en Chine, on a une flambée des prix sur les matériaux, sur le bois ou l'acier, avec des hausses de 30%", explique Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics. "Nous n'avions pas besoin d'avoir en plus cette problématique de ce gazole non routier."

"Quinquennat absolument raté" ?

Cette réforme de la fiscalité du gazole non routier doit rapporter 870 millions d'euros à l'État. Du côté du ministère de la Transition écologique, on assure que ce report de la hausse des prix n'entame en rien les ambitions écologiques de la ministre, Barbara Pompili. Le think tank de la Fondation Nicolas Hulot estime pour sa part que cette décision vient "clore un quinquennat absolument raté pour la fiscalité sur le coût du carbone".