Pour Guillaume Pépy, "la création d’entreprise fait partie des réponses à la crise"

  • Copié
Séverine Mermillod , modifié à
Guillaume Pépy, ancien PDG de la SNCF, est aujourd'hui le président d'Initiative France. Il était sur Europe 1 jeudi pour parler de la création d'entreprise et estime que, loin d'être une "solution au rabais", cela peut être une réponse à la crise.
INTERVIEW

"Il s’est créé en 2020 plus d’entreprises qu’en 2019", a assuré jeudi sur Europe 1 Guillaume Pépy, administrateur, entrepreneur, ancien président de la SNCF, et aujourd'hui président d'Initiative France, un réseau d'associations qui accompagne ceux qui veulent créer leur société. Il a estimé que, loin d'être une "solution au rabais", créer son entreprise peut au contraire être une réponse à la crise du coronavirus. La preuve : 2020 a été une année prolifique en créations d'entreprises, avec +4% par rapport à 2019.

15.000 projets aidés en 2020

"Beaucoup de gens se sont dits, c'est le moment", a constaté Guillaume Pépy. Pourtant, la crise aurait pu être un handicap, surtout que "dans notre pays, on se dit souvent qu'on ne va pas avoir assez d'argent ou qu'on n'a pas les compétences", a déploré l'ancien PDG de la SNCF. D'où l'intérêt de faire appel à un réseau comme Initiative France, selon lui. "Quand vous travaillez avec nous, vous avez 9 chances sur 10 que, 5 ans après, votre entreprise soit toujours là et continue à se développer", contre 60% si vous vous lancez seul. "La seule chose nécessaire, c’est d’avoir une idée en tête".

En 2020, "environ 15.000 projets ont été acceptés et créés" avec l'aide du réseau dirigé par Guillaume Pépy. Ce réseau accorde un prêt d'honneur à une idée, qui va permettre à son auteur d'obtenir un plus gros prêt auprès d'une banque. Toutefois, en cette période de crise, il a été difficile pour certains d’arracher par exemple un prêt garanti par l’État (PGE) et maintenant, c'est leur remboursement qui pose problème. Alors contracter un nouveau prêt peut sembler compliqué. "D'un côté, le choc est rude. Il faut survivre avant de rebondir", reconnaît Guillaume Pépy, mais de l'autre , "selon l'enquête menée auprès de 1.000 créateurs d'entreprises, si c'était à refaire 70% disent qu'ils le referaient", ce qui témoigne d'une passion. "Leur demande, c'est 'faites nous confiance', qu'il y ait des consignes sanitaires qui marchent, que la consommation reparte. Si elle repart, notre entreprise repartira et on pourra rembourser les prêts". 

"La plus belle des aventures professionnelles"

Selon lui, "créer sa boîte, c'est la plus belle des aventures professionnelles. La création d’entreprise fait partie des réponses à la crise, ce n’est pas une solution au rabais". Si parfois cela peut signifier précarité, ce n'est pas toujours le cas, comme en témoigne l'exemple de Blablacar, aidée "il y a plus de 15 ans". Et c'est tout l'intérêt de s'entourer d'un réseau : "On est là pour accompagner, avec un parrain et une marraine à vos côtés pendant des années pour vous aider à réussir".

"En France, on croit que créer sa boîte serait moins bien qu’avoir un CDI. C’est faux !" insiste Guillaume Pépy. "Il y a partout des réseaux d'accompagnement qui vont vous prêter de l’argent et vous aider".  Si le réseau Initiative France ne dit pas "oui" à tous les projets, "tout est gratuit" et les sélections sont effectuées par un jury de chefs d’entreprises locaux, qui sont ceux qui accorderont le fameux prêt.