Pour faire des économies, le gouvernement veut réformer l'UGAP, la centrale d'achat de l'État
Le gouvernement veut s'attaquer au coût de la commande publique. Un sujet régulièrement évoqué mais sans effet. Cette fois, François Bayrou a réitéré sa volonté de faire évoluer les règles de ces achats réalisés par les collectivités locales. Plusieurs milliards d'euros d'économies seraient possibles en faisant évoluer ces centrales d'achat où la concurrence est peu présente.
Une source d'économie à venir. Le Premier ministre veut faire évoluer les règles des achats réalisés par les collectivités locales auprès de centrales d'achat où la concurrence est peu présente. Les communes doivent choisir dans des catalogues où souvent les tarifs semblent bien plus élevés qu'ailleurs. Une mesure qui pourrait faire plusieurs milliards d'euros d'économies.
Stéphanie von Euw, maire Les Républicains de Pointoise, ville de 36.000 habitants, pourrait citer des dizaines et des dizaines d'exemples de différences de prix exorbitantes et incompréhensibles. L'élue a fait le constat depuis longtemps, il y a selon elle un problème de transparence quand sa commune doit faire des achats.
"Vous n'avez plus aucune vue sur le référencement des prix"
"On a le sentiment qu'un certain nombre d'entreprises, parce que vous êtes une collectivité locale ou une entité publique, font un prix spécial. Et je me suis rendue compte que c'était vraiment systémique. Vous pouvez avoir une ramette de papier qui pour une entreprise est vendue quatre euros. Pour une collectivité, elle est vendue 12 euros".
Alors, Pointoise essaie de ne plus passer par des centrales d'achat, qui pourtant promettent des économies et un gain de temps : "On lance nos propres marchés. Alors, c'est long, cela demande du travail en plus, mais on garde la maîtrise de ce qu'on achète. Parce que le problème des centrales d'achat, c'est qu'une fois que vous avez conclu le marché, vous ne savez plus ce qu'il se passe derrière. Vous n'avez plus aucune vue sur le référencement des prix".
Dans le viseur du gouvernement : l'UGAP, la principale centrale d'achat public, qui a pesé six milliards d'euros de commandes en 2024. Cette dernière se défend en mettant en avant la qualité des produits et les services qu'elle propose. Les règles des appels d'offre des marchés publics sont amenés à évoluer. De nombreux élus poussent pour instaurer un minimum de 30% réservés aux TPE et PME européennes.