Une prime de 5.000 euros pour le recrutement d’un apprenti avait été annoncé en juin. 1:28
  • Copié
Olivier Samain, édité par Jonathan Grelier
Prime de 5.000 euros pour le recrutement d'un apprenti mineur, aide de 4.000 euros pour l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans sur au moins trois mois... Deux des mesures principales du plan de relance destinées à soutenir l'emploi des jeunes sont déjà entrées en vigueur en France. Mais leur décollage est encore attendu.

Elles font partie d'une des trois grosses enveloppes du plan de relance qui va être présenté ce jeudi par le gouvernement. Celle qui prévoit 35 milliards d'euros pour financer également l’activité partielle de longue durée et encourager la formation vers les filières d’avenir. Elles, ce sont les mesures destinées à soutenir l’emploi des jeunes. Elles ont été unanimement saluées cet été : que ce soit la prime de 5.000 euros pour le recrutement d’un apprenti (8.000 euros au-delà de 18 ans) annoncée en juin, ou l’aide de 4.000 euros pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans pour un contrat de travail d’au moins trois mois, évoquée quelques semaines plus tard.

La rentrée, le moment de vérité

Ces mesures sont déjà mises en place. Mais le décollage n'a pas encore véritablement eu lieu. Certes, leur entrée en vigueur est récente. C'était le 1er juillet pour l’apprentissage et seulement le 1er août pour l'aide de 4.000 euros. Les vacances n’ont pas aidé. D'ailleurs, les spécialistes questionnés par Europe 1 le disent : le moment de vérité, c’est maintenant. Et il y aurait de l’espoir.

Ainsi, le réseau des chambres des métiers a par exemple constaté qu’en août, dans les 112 CFA qu’il exploite à travers toute la France, le nombre d’apprentis inscrits était en baisse, mais de façon modérée. Par rapport à l’an dernier, la diminution est de seulement 5 à 10%, alors que la crainte était d'être confronté à une baisse de 20 à 30%.

"Il faut des réponses complémentaires"

D’où un certain optimisme, malgré tout, du côté du président des la chambre de métiers de France. "L’aide commence à produire ses effets. On le voit par le nombre de contrats signés aujourd’hui. Mais il y a encore des incertitudes de la part des entreprises artisanales sur l’activité des mois qui viennent. Donc il faut des réponses complémentaires, qui vont permettre aux entreprises d’avoir un peu plus confiance et de pouvoir s’engager", affirme Joël Fourny. Un chiffre illustre cette situation. Dans l’ensemble des CFA des chambres des métiers, il y a aujourd’hui 30.000 apprentis qui attendent un contrat avec une entreprise.

Peu surprenant dès lors que Jean Castex ait exhorté à ce que "tout le monde joue le jeu" de la relance, notamment les entreprises qui doivent s'engager "fortement pour l'emploi", dans une interview au Figaro mercredi soir. "Nous investissons fortement pour soutenir les entreprises, mais nous attendons d’elles qu’elles s’engagent fortement pour l’emploi, notamment des jeunes", a déclaré le Premier ministre, interrogé par le quotidien sur les contreparties attendues à l'effort consenti par l'Etat.