Pour les automobilistes, l'aide annoncée par Emmanuel Macron ne fait pas l'unanimité. 1:35
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Maximilien Carlier, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : Marie Magnin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Emmanuel Macron a annoncé dimanche une nouvelle aide pour compenser le prix élevé du carburant, "limitée aux travailleurs" et aux plus modestes, de "100 euros par voiture et par an". Si pour certains automobilistes, ce nouveau geste du gouvernement est le bienvenu, pour d'autres, cela n'est pas suffisant pour limiter l'inflation.

Une nouvelle bien perçue ? Dimanche soir, Emmanuel Macron a annoncé sur TF1 et France 2 la mise en place d'une indemnité carburant de 100 euros versée en 2024 et limitée aux travailleurs qui ont besoin de rouler. Mais ce nouveau geste du gouvernement plait-il aux automobilistes ? Pour le savoir, Europe 1 est allée à la rencontre des usagers à Villeneuve-d'Ascq près de Lille.

"On ne peut plus rien faire"

1,95 euro le litre de gazole, c'est le prix affiché dans cette station essence. Sur place, Marie décroche le pistolet en grimaçant. Cette maquilleuse qui gagne moins de 1.300 euros par mois va bénéficier de la prime. "Oui c'est bien. On aurait espéré plus, que d'autres gestes soient faits pour venir en aide aux personnes avec de petits budgets, donc la plupart des gens finalement (rire)", précise-t-elle au micro d'Europe 1. Cela va permettre de faire plus de sorties selon elle. Cinq millions d'automobilistes vont toucher cette aide l'année prochaine, mais il y a un sentiment d'injustice qui ne vont pas la percevoir. 

En revanche, pour Sarah, auto-entrepreneuse dans l'immobilier, 100 euros c'est une goutte d'eau. "Ça ne me fait ni chaud, ni froid. Avec l'inflation et le prix des aliments, je ne vais même pas la sentir, c'est trop bas", déplore-t-elle. Et pour ceux qui ne bénéficieront pas de cette prime, il y a ce sentiment d'injustice comme l'explique Philippe.

"Plus on avance dans les aides, et plus on s'aperçoit que la classe moyenne devient la classe qui est basse par rapport au salaire. Et nous on continue de payer pour tout le monde. On paye pour le boucher qui doit augmenter ses charges, on paye pour le boulanger, pour monsieur Macron qui fait des supers week-ends au château de Versailles. On se retrouve coincé, on ne peut plus rien faire", insiste-t-il. "On est en quelque sorte des vaches à lait", conclut-il. Le seul avantage ici, c'est d'être frontalier avec la Belgique où l'essence est moins chère avec parfois 20 centimes d'écart.