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Baptiste Morin, édité par Laura Laplaud
Emmanuel Macron reçoit ce mercredi à l'Élysée son homologue allemand Olaf Scholz. Au programme, un déjeuner entre les deux hommes qui remplace ce qui a l'origine devait être un Conseil des ministres franco-allemand sur toute une journée. Une rencontre qui s'effectue dans un contexte tendu entre la France et l'Allemagne.

Paris et Berlin vont tenter de résoudre leurs problèmes de couple. Emmanuel Macron déjeune avec Olaf Scholz à l'Elysée ce mercredi. Le président français et le chancelier allemand ont beaucoup de choses à se dire et surtout à régler. Depuis quelques semaines, les relations tournent à l'aigre. Dernier accroc en date, l'annulation du Conseil des ministres franco-allemand, remplacé par ce déjeuner. Sur le fond, Paris soupçonne Berlin de vouloir faire cavalier seul et de défendre d'abord ses intérêts au détriment de ses partenaires européens. Qu'est-ce qui a tendu les relations entre Paris et Berlin ?

Berlin fait-il cavalier seul ?

Un chiffre : 200 milliards d'euros. L'Allemagne a annoncé un plan massif de soutien énergétique de 200 milliards d'euros. Une somme qui va rendre les entreprises allemandes encore plus compétitives au détriment des autres entreprises européennes. Ce bouclier qui vise à plafonner les prix de l'énergie et soulager les consommateurs allemands face à l'inflation ne plaît pas à tout le monde au sein de l'Union européenne et en particulier à la France. "Personne n'a intérêt en Europe, et surtout pas la France, à ce que l'Allemagne entre dans une récession profonde parce qu'on est très liés économiquement, monétairement et industriellement aussi", soutient Patrice Geoffron, professeur d'économie à l'université Paris Dauphine. 

L'Allemagne dépendante du gaz russe

Selon le professeur d'économie, Paris devrait aussi y voir son intérêt. Mais une autre chose tend les relations entre Paris et Berlin. Alors que la France pousse depuis de longues semaines pour un plafonnement européen du prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité, l'Allemagne s'y oppose encore, convaincue que le marché s'autorégule.

En attendant, les discussions ne se concrétisent toujours pas. L'Allemagne avait choisi de s'approvisionner en gaz, principalement depuis la Russie, choix qu'elle paie cher aujourd'hui, ainsi que toute l'Europe par ricochet. Chacune des tentatives allemandes pour trouver une solution semble générer plus de tensions que de solidarité, comme si ses partenaires ne lui avaient toujours pas pardonné.