Nucléaire iranien : les entreprises qui investissent en Iran craignent de très lourdes amendes américaines

Total Iran 1:05
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Pierre Herbulot et Anne-Laure Jumet, édité par Clémence Olivier , modifié à
Washington a choisi l'option la plus radicale en rétablissant l'intégralité des sanctions levées mais aussi en annonçant des sanctions encore plus sévères et en forçant les entreprises étrangères à choisir entre faire des affaires en Iran ou aux États-Unis.

La décision américaine de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien pourrait avoir de très lourdes conséquences pour les entreprises étrangères présentes en Iran et donc pour les entreprises françaises. La Maison-Blanche a donné trois à six mois aux entreprises concernées pour rompre leurs liens avec Téhéran. L'Elysée a assuré mercredi qu'il ferait tout pour défendre et protéger leurs intérêts mais dans le monde des affaires l'inquiétude grandit déjà.

S'exposer à de lourdes amendes. Car investir en Iran, c'est désormais risquer d'être dans le viseur de l'Ofac, le trésor Public américain, et s'exposer à de très lourdes amendes américaines. "L'amende transactionnelle est adaptée à la taille de l'entreprise, à ses activités, à la nature de la faute etc… mais sans que ces amendes aient pour conséquence la faillite ou le redressement judiciaire de l'entreprise concernée", précise Mathias Audit, avocat spécialisé dans ces sanctions internationales. "Il faut que les entreprises puissent payer sans être complètement à terre mais qu'elles soient proche du sol", ajoute-t-il toutefois.

Le précédent BNP Paribas. C'est ce qui était arrivé à BNP Paribas, il y a quatre ans. La banque avait dû payer 9 milliards de dollars d'amende pour avoir contourné des embargos américain dans quatre pays, dont l'Iran.

L'incertitude. PSA, Renault, Total, qui ont investi en Iran après l'accord sur le nucléaire pourraient donc aussi être sanctionnés à moins d'abandonner tous leurs contrats. Mais dans ce cas-là, c'est l'Iran qui pourrait légitimement attaquer ces entreprises. Reste que certaines espèrent encore pouvoir contourner le problème. Avant même les déclarations de Donald Trump, le PDG de Total Patrick Pouyanné avait indiqué qu’il allait demander aux États-Unis un régime d’exemptions pour son investissement sur le plus grand champ gazier au monde. Mais rien n'est sûr pour l'heure. "On est entre une grande incertitude et une profonde inquiétude", confiait mercredi une source patronale.