Noyer : sans accord, "la BCE devra arrêter de soutenir les banques" grecques

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France
Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France © Europe 1
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Le gouverneur de la banque de France, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, était l'invité mercredi d'Europe 1. 
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En l'absence d'accord politique, "la BCE devra arrêter de soutenir les banques" de la Grèce, a prévenu Christian Noyer, invité mercredi d'Europe 1. "La banque centrale européenne ne peut pas continuer indéfiniment à prendre des risques pour soutenir les banques grecques", a renchéri le gouverneur de la banque de France, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, pour qui l'institution a déjà injecté presque 130 milliards d'euros dans la finance hellène. 

"On commence à être très inquiet". "Je crains l'effondrement de l'économie grecque. La BCE maintient les banques depuis des mois. Mais il y a un moment où cela ne tiendra plus. Depuis six mois, nous nous sommes résolument inscrits dans un maintien de la Grèce dans la zone euro. C'est pourquoi on maintien cette aide. [...] Mais nous sommes dans une situation anormale qui ne peut plus durer", a développé Christian Noyer sur Europe 1.

"Il faut accorder une nouvelle aide". "On commence à être très inquiet. S'il ne nous rembourse pas, cela va se répercuter sur les contribuables des autres pays", renchérit le gouverneur. La Grèce doit rembourser 3 milliards d'euros à la BCE le 20 juillet et sans l'aide de ses créanciers, elle n'y parviendra pas. "Moi je pense qu'il faut accorder une nouvelle aide, mais s'il y a un programme économique crédible", avance-t-il. Réunis mardi à Bruxelles pour un Eurogroupe suivi d'une réunion des dirigeants de l'Union européenne, les pays de la zone euro ont renoué le dialogue avec la Grèce. Mais aucun accord n'a pu être trouvé, la délégation grecque n'étant pas venue avec une liste détaillée de réformes qui auraient pu servir de documents de base à une négociation.

Les banques ne devraient pas rouvrir en Grèce. En outre, malgré l'aide d'urgence de la BCE, prévue jusqu'à dimanche, Christian Noyer doute que les banques du pays, fermées depuis fin juin, rouvrent jeudi comme prévu. "Dans la situation actuelle, je ne vois pas comment elles pourraient le faire. Il y aurait une course au guichet. Les liquidités que nous injectons ses derniers mois ont deux destinations : une partie est allée à l'étranger, une autre est sous les matelas. C'est pour cela que ça ne fonctionne pas".