Grèce : la France est la seule à y croire un peu

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"La France veut que la Grèce reste dans la zone euro", a déclaré mardi soir François Hollande. © THIERRY CHARLIER / AFP
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Isabelle Ory avec G.S. , modifié à
La réunion de mardi n'a pas débouché sur un accord et la Grèce a jusqu'à vendredi, délai ultime, pour présenter des réformes.

La France est désormais seule à y croire encore, un peu. 48 heures après le référendum grec, les Européens ont renoué le dialogue avec Athènes lors d'un Eurogroupe suivi d'un sommet de l'Union européenne mardi. Mais aucun accord n'a pu être trouvé. La délégation grecque n'est pas venue avec une liste détaillée de réformes qui auraient pu servir de documents de base à une négociation. Seuls des titres de chapitres ont été présentés aux créanciers de la Grèce.

Un accord possible ? Hollande "répond oui". "La France veut que la Grèce reste dans la zone euro. Elle travaille pour y parvenir. Un accord est-il encore possible ? Je réponds oui. Mais il faut qu'il y ait une prise de décision, une responsabilité et un calendrier. Il faut aller vite", a commenté François Hollande à la sortie de la réunion. A la sortie du sommet, toutes les parties se préparaient à une sortie de la Grèce de la zone euro, tout en espérant un miracle. Après s'être montrée très critique, Angela Merkel a simplement déclaré : "je ne suis pas exagérément optimiste".

Juncker n'y croit plus. Même Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, d'habitude partisan d'un accord, semble ne plus y croire. "La Commission s'est préparée à tout. Pour un Grexit, que nous avons préparé en détail. Mais aussi pour le scénario d'une aide humanitaire versée aux Grecs. Je veux garder la Grèce dans la zone euro. Mais le gouvernement n'a pas été en mesure de nous dire où il voulait aller", a-t-il déclaré mardi soir.

Dimanche, vers "une décision grave". Vendredi 8h30, c'est la dernière limite pour que le gouvernement hellène présente des réformes. Elles seront examinées par des experts et les ministres des Finances dans le weekend. Et un sommet de l'Union européenne se tiendra dimanche. La présence des 28 chefs d'Etat y est exigée. Car "s'il faut prendre une décision grave, il faut toute l'Union européenne", décrypte à Europe 1 une source proche des débats. En attendant, la BCE continuera d'accorder des liquidités au pays en urgence. Un programme qui, lui aussi, s'arrêtera dimanche. Signe que cette fois, la dernière ligne droite n'en cachera peut-être plus d'autres.