Note souveraine de la France : les marchés anticipent une nouvelle dégradation
De nombreux défis attendent Sébastien Lecornu. Entre formation d'un nouveau gouvernement et rédaction d'un projet de loi budget pour 2026, le nouveau Premier ministre va également sûrement faire face à une dégradation de la note souveraine de la France. Alors que l'agence de notation doit rendre son verdict ce vendredi soir, tous les indicateurs semblent confirmer cette hypothèse.
L'agence de notation Fitch va-t-elle baisser la note souveraine de la France ? La situation politique actuelle laisse présager le pire. Avec un gouvernement démissionnaire, le projet de Budget 2026 est autant à l'arrêt que les investissements et l'épargne est à la hausse. D'autant de conditions qui placent la France en mauvaise posture et qui laissent entendre une dégradation de la note de AA- à A+.
Recette fiscales, dépenses, dette française...
Le maintien de la note de la France jusqu'ici paraissait surprenant. Or, tous les éléments semblent réunis ce vendredi pour que Fitch confirme la perspective négative donnée à la note française il y a un an. "On a aujourd'hui des recettes fiscales qui diminuent, des dépenses qui augmentent, un gouvernement qui n'est pas à même de mener des politiques qui permettraient justement de lutter contre la situation de la dette française...", liste Andréa Tueni, responsable marchés chez Saxo Banque.
Ainsi, il affirme "qu'aujourd'hui il y a complètement les arguments pour abaisser la note de la France". Or, "ce ne serait pas scandaleux, ce serait peut-être même la décision la plus attendue, celle qui est en tout cas attendue par les marchés", explique l'expert.
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Une hypothèse anticipée
Quand bien même, cette nouvelle ferait mauvais genre, elle a pu être anticipée et n'aurait donc pas de graves conséquences à court terme, comme le rappelle Anne-Sophie Alsif. "La vraie crise, c'était vraiment après la dissolution", selon la cheffe économiste chez BDO France. Et pour cause, "on a eu vraiment une augmentation de ces taux d'intérêts", explique-t-elle au micro d'Europe 1, avant d'ajouter, qu'aujourd'hui "s'il y a une dégradation", "c'est vraiment en raison de la dégradation du déficit public depuis deux ans".
Cependant pour certains observateurs, l'agence de notation pourrait malgré tout laisser un dernier bénéfice du doute à la France, du moins le temps de voir l'orientation budgétaire prise par le prochain gouvernement. A contrario, d'autres redoutent qu'une première dégradation marque le début d'une série négative.