Nokia a annoncé la suppression en France de 1.233 emplois de sa filiale Alcatel-Lucent. 1:22
  • Copié
Emmanuel Duteil, édité par Antoine Terrel , modifié à
Nokia a annoncé lundi la suppression en France de 1.233 emplois de sa filiale Alcatel-Lucent, soit un tiers des effectifs de cette entreprise dans l'Hexagone. Pour les salariés, cette annonce est un choc, tandis que le gouvernement a d'ores et déjà prévenu que le groupe devrait "améliorer très significativement" son plan. 

L'annonce a été un coup de massue pour les salariés et les syndicats. L'équipementier télécoms finlandais Nokia a annoncé lundi dans un communiqué la suppression en France de 1.233 emplois de sa filiale Alcatel-Lucent, soit un tiers des effectifs de cette entreprise dans l'Hexagone, qu'il avait racheté en 2015. De son côté, le gouvernement a prévenu : Nokia doit "améliorer très significativement" son plan. 

Que prévoit précisément Nokia ? Le groupe prévoit de supprimer 402 postes à Lannion (Côtes-d'Armor) et 831 à Nozay (Essonne), ont précisé à l'AFP Bernard Trémulot (CFDT) et Frédéric Aussedat (CFE-CGC), à l'issue d'un comité social et économique (CSE) central. Le groupe prévoit aussi un plan de départs volontaires et "des solutions de reclassement", précise-t-il dans son communiqué. Les emplois supprimés vont concerner des postes de recherche et développement (R&D), ainsi que des fonctions support, selon la direction et les syndicats.

"On va être derrière eux", promet le gouvernement

Nokia avait pourtant pris des engagements lors du rachat d'Alcatel Lucent, promettant notamment de maintenir les effectifs au même niveau. Maintenir, cela veut dire potentiellement supprimer des postes dans une division, mais en créer dans une autre pour compenser. L'équipementier avait par exemple promis d'embaucher des ingénieurs, et d'avoir 2.500 ingénieurs en France jusqu'au 1er juin 2020. Mais le groupe n'y arrive pas, et a attendu la levée de cet engagement pour annoncer cet énorme plan social.

 

Pour les syndicats, c'est une trahison, et une catastrophe. Car l'entreprise est lâchée dans la compétition mondiale, notamment sur la 5G. La direction de Nokia le reconnait : "On doit s'adapter à une situation de marché compliquée". "C'est un plan mondial qui touche aussi la France", dit encore la direction. Mais au gouvernement, on ne l'entend pas de cette oreille. "On va être derrière eux pour les obliger à faire mieux", dit-on à Bercy, où l'on reconnait malgré tout manquer de marge de manœuvre.