Des agriculteurs ont immortalisé en photo leur mobilisation sur les Champs-Élysées. 12: 15:00
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Pierre Herbulot, édité par Jonathan Grelier
Les agriculteurs ont bloqué différents endroits en France mercredi. Plusieurs ont exprimé leur volonté de défendre leur production au micro d'Europe 1.
REPORTAGE

Les agriculteurs bloquaient encore plusieurs axes routiers en France, notamment à Lyon et à Paris, mercredi, à la mi-journée. Certains se sont regroupés sur le périphérique de la capitale, côté ouest, tandis que d'autres se sont rendus aux Champs-Élysées où un face-à-face tendu a eu lieu avec les CRS. Avant d'être entourés par les forces de l'ordre, ils avaient déversé de la paille sur l'avenue. Quelques centaines de mètres plus loin, 200 tracteurs ont bloqué le périphérique intérieur.

Contre "l'agrobashing" du quotidien

L'un d'entre eux, Jacques, céréalier dans le Loir-et-Cher, était venu protester contre les restrictions d’utilisation de pesticides. "Aujourd'hui, l'État veut laver plus blanc que blanc en essayant de nous imposer des normes, en préservant la société avec les ZNT, les zones de non-traitement autour des habitations. Mais cela diminue notre compétitivité de production", regrette-t-il au micro d'Europe 1.

Lui et les autres racontent "l'agrobashing" qu'ils vivent au quotidien : traités de "pollueurs" jour après jour, parfois même empêchés de travailler. Enfin, le troisième sujet de malaise pour ces agriculteurs s'appelle la distorsion de concurrence. Elle s'illustre par ces produits importés de l'étranger et moins chers.

Craintes concernant le Ceta

Interviewé par Europe 1, Christian, éleveur normand, craint l'arrivée de viandes canadiennes avec le Ceta (accord économique et commercial global) : "Ce sont des tonnes de viandes qui vont entrer en France, qui viennent concurrencer ce qu'on a déjà chez nous. Il faut qu'on protège notre agriculture. C'est notre bouffe qu'il faut protéger. C'est la bouffe de la France, des Français".

Invité de Matthieu Belliard dans la matinale d'Europe 1, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume se disait au côté des agriculteurs, mercredi matin : "Je soutiens leur colère et cette manifestation parce qu'aujourd'hui trop c'est trop, il y en a assez de ce dénigrement permanent, de ce malentendu avec la société civile, entres les métropoles et la ruralité, entre les agriculteurs et les concitoyens."

"Concrètement, on propose aux agriculteurs une inversion de la constitution des prix avec la loi Egalim, de les soutenir face à la grande distribution afin que leurs prix remontent et on les aide dans toute la transition agro-écologique afin que le lien entre la société et les agriculteurs ne soit pas distendu", a-t-il ajouté.

Blocages à Lyon

Tous ces agriculteurs espèrent pouvoir rencontrer et discuter de tous ces sujets avec le président de la République ou le Premier ministre dans l'après-midi, mais ils restaient à la mi-journée bloqués sur une partie des Champs-Élysées et sur le périphérique. Autour de Lyon, ce sont trois autoroutes qui étaient concernées sur certains tronçons, l'A466, l'A6 et l'A47.