Emmanuel Macron 1:45
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Aurélien Fleurot
Pour la première fois depuis 2017, Emmanuel Macron se rend en Algérie pour une visite de trois jours. Selon son entourage, le président français "a fait le choix d'orienter cette visite vers l'avenir". Il discutera donc des partenariats économiques entre Paris et Alger avec son homologue, le président Abdelmadjid Tebboune. 

Près de quatre ans après sa dernière visite, Emmanuel Macron est en Algérie pour trois jours. Ce déplacement va être l'occasion pour le chef de l'État de tourner la page des tensions avec Alger et de discuter des partenariats économiques avec son homologue Abdelmadjid Tebboune. Car l'Algérie est l'un des dix producteurs de gaz dans le monde. Une ressource convoitée depuis le début de la guerre en Ukraine.

Des négociations qui prennent du temps

Selon les derniers chiffres, en 2021, 8% du gaz importé en France venait d'Algérie. C'est loin derrière les 36% de la Norvège. Mais, puisqu'il faut bien remplacer les 17% qui venait de Russie, ce déplacement d'Emmanuel Macron sera important pour essayer de faire augmenter la part de gaz algérien, explique Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRIS. 

"Cela peut contribuer à développer une dynamique qui a déjà été impulsée par les deux sociétés gazières et énergétiques de la Sonatrach pour l'Algérie, Engie pour la France. Mais les négociations de ce type prennent du temps parce que les enjeux sont très importants", souligne-t-il sur Europe 1.

Cela prend du temps et la France n'est pas en avance. De nombreux pays sont à la recherche d'alternatives au gaz russe. Et, l'Italie, par exemple, qui entretient de bonnes relations diplomatiques avec l'Algérie, a déjà signé un contrat pour augmenter de 110% les volumes initialement prévus entre les deux pays. 

La Chine est devenue le premier fournisseur de l'Algérie

Mais, au-delà de la question du gaz, comment vont les échanges commerciaux entre les deux pays ? La France n'est plus le premier fournisseur de l'Algérie, c'est désormais la Chine. Il reste tout de même des domaines où les liens économiques sont importants, comme l'agriculture. Mais la tendance est clairement à la baisse ces dernières années, rappelle Jacques Percebois, directeur du Crédoc, le centre de recherche en économie de l'énergie.

"C'est un marché qui a perdu beaucoup d'importance. Pour les équipements militaires, l'Algérie fait appel à la Russie. Pour des raisons politiques, l'Algérie ne voulait pas apparaître comme une chasse gardée de la France", explique-t-il sur Europe 1. Et si les relations diplomatiques s'améliorent, la France pourrait espérer dépasser son niveau actuel, qui est tombé à 10% de parts de marché en Algérie.