Publicité
Publicité

L'objectif de l'interdiction des moteurs thermiques en 2035 dans l'UE va-t-il accélérer le déclin de l'industrie automobile française ?

Aurélien Fleurot du service économie d'Europe 1 - Mis à jour le . 1 min
Voiture électrique : à Toulouse, les consommateurs toujours sceptiques malgré les efforts des constructeurs
Voiture électrique AFP / © SVEN HOPPE / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

C'est la crainte de toute la filière automobile française. Emmanuel Macron a confirmé que la France souhaitait la fin des moteurs thermique en 2035 la semaine dernière, avant de légèrement rétropédaler et parler de flexibilité. Les acteurs de la filière automobile française constate, en attendant, que s'adapter au marché est désormais un enjeu de survie.

Des ventes en berne, des automobilistes qui hésitent, des politiques qui tergiversent. Un rapport de la commission des Affaires économiques du Sénat vient de pointer la crise profonde traversée par la filière, qui risque de disparaître si rien n'est fait. Un constat alarmant que partage Xavier Horent, délégué général de Mobilians. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Avant de se projeter sur 2035, il faut que le gouvernement français s'attache à sécuriser son socle industriel et commercial en 2026. Nous sommes dans une situation d'urgence aujourd'hui, de très grande urgence. Si on continue à persister dans une vision idéologique du marché, on va foncer dans le mur". 

"On parle de l'avenir de l'industrie automobile en Europe"

Les salariés, eux aussi, sont inquiets avec des usines à l'arrêt, de manière temporaire mais de plus en plus régulière. Perspectives floues quant aux stratégies des constructeurs qui naviguent à vue en fonction des réglementations. Fabien Gloaguen, délégué FO Renault, à Sandouville, demande un peu de bon sens. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"On espère que les gouvernants de chaque pays de l'Union européenne feront preuve d'intelligence. On parle de l'avenir de l'industrie automobile en Europe. Lancer l'électrification, ça on a bien compris, c'est l'avenir. Mais aussi, préserver l'hybride. Préserver ça, ce serait aussi préserver les emplois en France, c'est très important". Et preuve que la bascule prendra du temps, dans son usine, qui produit les utilitaires Trafic, la production quotidienne représente 620 véhicules thermiques pour sept électriques. 

Jeudi dernier, Emmanuel Macron avait rappelé que "l'objectif de 2035 est bon parce qu'il aligne les acteurs vers un même objectif. Il incite à changer les pratiques et crédibilise les investissements faits", lors d'une conférence de presse à l'issue d'un Conseil européen à Bruxelles.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Avant de poursuivre : "Si demain on abandonne l'objectif de 2035, oubliez les usines de batteries électriques européennes, on détricote tout ce qu'on a fait sur les batteries". À ce stade, la Commission européenne assure maintenir le cap, mais la pression monte : la loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. L'exécutif européen a promis de se pencher sur le sujet dès la fin de l'année. Les industriels espèrent que la réévaluation du texte permettra au minimum d'introduire des flexibilités, voire de lever tout bonnement cette interdiction.