Automobile : pourquoi les constructeurs allemands ralentissent sur le 100% électrique
Entre baisse des ventes et suppressions d'emplois, l'industrie automobile allemande est dans le dur. En cause, une diminution durable des ventes de véhicules neufs et une électrification qui se fait moins vite qu'espéré. Les constructeurs sont donc contraints de revoir leur stratégie.
À partir de ce lundi matin, deux usines de Volkswagen qui produisent des modèles 100% électriques sont au chômage technique. Les ventes ne sont tout simplement pas au rendez-vous, explique Laurence Noël, en charge de l'automobile chez Capgemini. "On voit des ajustements de cadence et de volume face aux réalités du marché. On ne va pas produire des voitures qui vont rester sur parc, cela n'aurait pas de sens", affirme-t-elle au micro d'Europe 1.
C'est toute l'industrie automobile allemande qui est dans le dur, avec une baisse des ventes et des suppressions d'emplois par milliers. Les annonces se succèdent mois après mois et en cumulant tous les plans sociaux depuis un an, ce sont plus de 50.000 emplois qui seront supprimés par les constructeurs (Volkswagen, Ford en Allemagne, Daimler) et les équipementiers (Bosch, ZF) allemands.
Asie, États-Unis... Là où l'électrique n'est pas majoritaire
Ces constructeurs d'outre-Rhin ne peuvent plus miser sur l'électrique. Si Opel avait annoncé par exemple du 100% batterie en 2028 pour l'Europe, ses Corsa et Astra auront bien des versions thermiques. Une stratégie obligatoire aussi pour BMW ou Mercedes qui sont présents en Asie et aux États-Unis, souligne Guillaume Crunelle, associé en charge de l'automobile chez Deloitte.
"Le réel frappe à la porte, le monde entier ne bascule pas automatiquement vers l'électrique", constate-t-il auprès d'Europe 1. La Chine ne prévoit d'avoir du "full electric" que pour 50% de son marché en 2035. Ces groupes-là ont besoin d'exister au niveau international, il faut continuer à fournir ces marchés avec les motorisations qui sont demandées", ajoute-t-il.
La France est évidemment impactée. Stellantis va stopper temporairement la production à Poissy et à Mulhouse, alors que Renault confirme réfléchir à d'éventuelles suppressions de postes en raison des incertitudes du marché.