Ce vendredi, les agences Fitch et Moody’s actualiseront toutes les deux leur note de la dette française (Illustration). 1:30
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Baptiste Morin / Crédits photo : Joao Luiz Bulcao / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Ce vendredi, les agences Fitch et Moody’s actualiseront toutes les deux leur note de la dette française, moins d’un mois après l’annonce du dérapage du déficit public et alors que la nouvelle trajectoire budgétaire du gouvernement a été remise en cause par la Cour des comptes très récemment.

C’est une semaine sous haute tension qui débute pour l’exécutif : les agences de notation Fitch et Moody’s actualiseront toutes les deux leur note de la dette française, peu après la remise en cause par la Cour des comptes de la nouvelle trajectoire budgétaire du gouvernement. "Manque de crédibilité et de cohérence", "lacunaires"... Les mots choisis par le Haut Conseil aux finances publiques de la Cour pour juger cette trajectoire budgétaire de l’exécutif sonnent comme un désaveu, un de plus.

Ils rappellent ceux utilisés par Moody’s à la fin du mois de mars dans un communiqué. L’agence de notation jugeait "improbable" que la France réussisse à passer sous les 3% de déficit en 2027. Voilà qui pourrait bien constituer un avant-goût, alors que Moody’s doit actualiser sa note de la dette française à la fin de cette semaine.

Fitch a déjà dégradé la note française l’an dernier, Moody’s pourrait bien suivre

"Je pense qu’il y a une réelle probabilité d’une dégradation", estime Éric Dor, directeur des études économiques à l’Ieseg. "Quand on compare les perspectives de croissance économique, de déficit budgétaire et de dette publique de la France et d’autres pays européens notés de manière similaire ou même moins bien – par exemple, l'Espagne – la France ne se compare pas favorablement."

De son côté, Fitch s’était montrée tout aussi dure au début du mois. Dans un communiqué, l’agence américaine pointait des "objectifs peu ambitieux" et "de plus en plus hors de portée". Mais elle écartait une nouvelle dégradation de la note française. À Bercy, les regards se tournent donc vers Moody’s.