Les tensions entre la Chine et Taïwan pourraient impacter la production de semi-conducteurs. 1:47
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Geoffrey Branger, édité par Laura Laplaud
Le déplacement de Nancy Pelosi à Taïwan n'a pas plu à la Chine et elle le fait savoir. Elle a débuté jeudi ses exercices militaires dans le détroit de l'île. Une action qui pourrait avoir des conséquences économiques en Europe puisque Taïwan est le premier producteur de semi-producteurs au monde. Se dirige-t-on vers une nouvelle pénurie de voitures, d'ordinateurs, de cartes bancaires ?

À l'étranger, les manœuvres militaires de la Chine se poursuivent. En représailles de la venue de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, sur l'île revendiquée par Pékin, l'Armée populaire de libération a déployé ses forces militaires. Des exercices qui devraient durer jusqu'à dimanche.

Si un réel conflit venait à éclater entre Taïwan et la Chine, cela pourrait avoir des conséquences économiques en Europe. Taïwan est en effet le premier producteur de semi-conducteurs au monde, ces petits composants électroniques que l'on retrouve dans quasiment tous nos appareils.

L'approvisionnement en semi-conducteurs pourrait être impacté

Si la situation autour de Taïwan venait à durer ou à se dégrader, l’approvisionnement en semi-conducteurs serait fortement impacté. L’entreprise taïwanaise TSMC est en effet la première productrice au monde de ces puces électroniques, elle fournit l’automobile, l’informatique, la téléphonie ou encore l’aérien, une géante qui représente 50% du marché mondial.

Pékin s’intéresse donc tout particulièrement à cette usine. Le PDG de TSMC, Mark Liu expliquait à CNN en début de semaine sa crainte d’une invasion par la Chine. "Personne ne peut contrôler TSMC par la force. En cas d’usage de la force militaire ou d’invasion, alors vous rendriez les installations de TSMC inopérantes", a-t-il déclaré.

 

En cas d'invasion, la Chine ne contrôlerait donc pas la production de ces puces, puisque cette production serait interrompue ou détruite, plongeant dans l’incertitude la plupart des industries technologiques du monde, qui en dépendent aujourd’hui. 

L'Europe investit 43 milliards d'euros

Avec les exercices militaires de Pékin dans le détroit de Taïwan, l’inquiétude immédiate pour TSMC est le risque de blocage par l’armée des porte-conteneurs en partance de l’île, empêchant les entreprises qui en ont besoin de recevoir leurs semi-conducteurs. Pour faire face à ces différentes crises, l’Europe va investir 43 milliards d’euros dans les prochaines années. L’objectif : multiplier par quatre sa production de puces d'ici à la fin de la décennie, afin de ne plus dépendre de ces pays producteurs.