L'emploi salarié a reculé d'un demi-million au premier trimestre en France

Le premier trimestre 2020 a vu la destruction de 497.400 emplois dans le secteur privé.
Le premier trimestre 2020 a vu la destruction de 497.400 emplois dans le secteur privé. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
La chute historique de 40% de l'intérim au premier trimestre 2020, en raison des mesures de confinement, est l'un des premiers facteurs de la baisse globale de l'emploi salarié en France. La construction et l'industrie sont les secteurs les plus touchés par les destructions d'emplois. Dans le tertiaire, c'est l'hébergement et la restauration qui enregistrent la plus forte chute.

Le premier trimestre 2020 a vu la destruction de 497.400 emplois dans le secteur privé, soit une baisse de 2,5% provoquée par un effondrement de 40% de l'intérim sous l'effet du confinement contre l'épidémie de coronavirus, selon l'estimation définitive de l'Insee publiée jeudi. Sur un an, le recul est de 1,6% (-317.200 emplois). Fin mars, l'emploi salarié a retrouvé "son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 2017", indique l'institut de la statistique.

Cette estimation est encore plus mauvaise que celle provisoire publiée le 7 mai qui avait fait état de 453.800 destructions d'emplois sur le trimestre. Si on ajoute le recul de la fonction publique qui perd 4.900 emplois (soit -0,1%), l'emploi salarié a reculé au total de 502.400 sur le trimestre. Cette baisse est due au recul historique de l'emploi intérimaire (-40,4%, soit -318.100 intérimaires, après -2.900 au trimestre précédent). Par comparaison, lors de la crise économique de 2008-2009, l'emploi intérimaire avait baissé de 13,9% au quatrième trimestre 2008 puis de 13% au premier trimestre 2009.

 

La construction et l'industrie fortement touchées

La baisse concerne tous les secteurs, mais elle est plus forte dans la construction (-60,5%) et l'industrie (-40,7%) que dans le tertiaire (-31%). Hors intérim, les services marchands se replient tout de même fortement: -1,3% soit -150.300 emplois. "La baisse du premier trimestre annule les hausses des trois trimestres précédents et l'emploi dans les services marchands hors intérim retrouve quasiment son niveau de l'année précédente", souligne l'Insee.

L'emploi salarié se replie fortement dans l'hébergement-restauration (-4,4% soit -50.600 emplois) et les "services aux ménages" (-2,8% soit -37.400). Son recul est moins accentué dans les transports (-0,9% soit -12.200) et le commerce (-0,7% soit -22.400 emplois).

 

 

Dans les services principalement non marchands, l'emploi salarié baisse de 0,2%, soit 15.500 destructions d'emplois. L'emploi industriel recule de 0,4% (−11.300 emplois). Il s'agit de la première baisse depuis le premier trimestre 2017. L'industrie perd 8.000 emplois par rapport à un an plus tôt (soit −0,3%). 

Dans la construction, l'emploi salarié décroît également de 0,4% (-5.600 emplois). L'emploi dans ce secteur n'avait pas baissé depuis fin 2016. Néanmoins, du fait du dynamisme des trimestres précédents, l'emploi dans la construction demeure supérieur de 24.500 à son niveau un an plus tôt (soit +1,8%). Fin mars, la France comptait 25 millions de salariés, dont 19,25 millions dans le privé.