Le Sénat estime à un milliard d'euros le montant des dégradations survenues lors des émeutes de 2023

En onze jours d'émeutes, plus d'un millier de personnes avaient été blessées, dont 782 agents des forces de l'ordre.
En onze jours d'émeutes, plus d'un millier de personnes avaient été blessées, dont 782 agents des forces de l'ordre. © XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Un rapport de la commission des Lois du Sénat rendu public mercredi estime à un milliard d'euros le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel en juin 2023. En onze jours d'émeutes, plus d'un millier de personnes avaient été blessées, dont 782 agents des forces de l'ordre.

Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel en juin 2023 est estimé à un milliard d'euros, selon un rapport de la commission des Lois du Sénat rendu public mercredi. Le chiffre "colossal" illustre un phénomène "sans commune mesure" dans l'histoire des violences urbaines survenues en France, a déclaré le sénateur LR et rapporteur de la mission d'information transpartisane François-Noël Buffet.

Nourri par des auditions de policiers, d'élus locaux, de membres d'associations ou encore de sociologues, le rapport, intitulé "Comprendre, évaluer, réagir", formule 25 propositions pour "tirer les leçons" d'une réponse des pouvoirs publics jugée opérationnelle mais "en partie inadaptée aux émeutes et à ses enjeux". En onze jours d'émeutes, plus d'un millier de personnes avaient été blessées, dont 782 agents des forces de l'ordre, et 16.400 sinistres ont été déclarés aux assureurs pour un montant de 793 millions d'euros, selon le bilan dressé par la mission d'information.

"Une colère et une défiance à l'égard de l'autorité"

Un montant qui ne représente qu'une part des dommages aux biens et qui est déjà "quatre fois supérieur à celui des émeutes de 2005", a précisé François-Noël Buffet, estimant au total les dommages à un milliard d'euros. "Le décès de Nahel Merzouk a été l'élément déclencheur d'un mouvement qui n'avait que peu à voir avec cet élément tragique", a déploré le sénateur avant de souligner que "derrière cette violence extrême et inadmissible, il faut y voir une colère et une défiance à l'égard de l'autorité".

 

Au total, près de 50.000 émeutiers ont été dénombrés par le Sénat, au sein desquels figurent un tiers de mineurs et 60% de primo-délinquants. Un profil-type est dressé par le rapport, qui décrit "un homme, de nationalité française, âgé de 23 ans en moyenne, célibataire, sans enfants, hébergé souvent par ses parents, ayant un niveau de diplôme de niveau secondaire, maximum baccalauréat".

Par le grand nombre de jeunes impliqués dans les émeutes, les réseaux sociaux ont permis d'amplifier la violence des comportements, selon le rapporteur de la mission qui appelle à "imaginer un dispositif qui permette de reprendre en main la situation". Les 25 propositions détaillées dans le rapport comprennent aussi bien un "bannissement numérique" que l'encadrement des mortiers d'artifice, en passant par l'équipement systématique de caméras piétons pour les forces de l'ordre. Autant de pistes de réflexions que la mission d'information espère voir être reprises par le gouvernement.