Emmanuel Macron 1:39
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Arthur Delaborde avec AFP / Crédit photo : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP , modifié à
Ce mardi, Emmanuel Macron a reçu plus de 200 maires à l'Élysée pour leur afficher son soutien après les émeutes qui ont embrasé la France. Après avoir pris le temps d'échanger avec eux, le président français a annoncé une loi d'urgence pour accélérer la reconstruction des bâtiments, du mobilier urbain et des moyens de transports touchés lors des violences urbaines.

Emmanuel Macron a annoncé mardi devant des maires de villes touchées par les émeutes de la dernière semaine une projet de "loi d'urgence" pour accélérer la reconstruction après les destructions qui ont visé des bâtiments, du mobilier urbain et des moyens de transports. "On a un problème de délais. Nous allons présenter une loi d'urgence pour écraser tous les délais, avoir une procédure accélérée pour reconstruire beaucoup plus vite", a déclaré le chef de l'Etat, selon un participant.

Interrogé, son entourage n'a pas précisé dans l'immédiat quand serait présenté et examiné ce texte.

Pas "d'unanimité dans la salle"

Le président a aussi promis un accompagnement des collectivités "pour très vite pouvoir réparer" le matériel de vidéosurveillance cassé, ainsi que des aides financières aux villes pour les réparations concernant "la voirie, les établissements communaux, les écoles". "On va être extrêmement ferme et clair avec les assureurs commune par commune", a-t-il encore dit lors de cette réunion à l'Elysée. Après avoir longuement écouté un grand nombre des quelque 250 maires présents, Emmanuel Macron a reconnu qu'il n'y avait pas "une unanimité dans la salle" sur les solutions à apporter après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, qui a été suivie de plusieurs nuits d'émeutes, de destruction et de pillages.

Souvent mis en cause pour avoir enterré, en 2018, le plan de l'ex-ministre Jean-Louis Borloo pour les banlieues, le président a reconnu avoir été "maladroit", tout en affirmant avoir pris néanmoins de nombreuses mesures en faveur de la politique de la ville.

Plusieurs chantiers

Il a esquissé plusieurs chantiers, promettant de "travailler" pendant l'été "pour déboucher sur des solutions très concrètes". "On ne doit pas laisser la pâte retomber", a-t-il lancé, évoquant un "point d'étape" avec les maires à "la fin de l'été". Parmi ces chantiers, il a évoqué de "mieux accompagner, mieux responsabiliser et parfois mieux sanctionner" les parents d'enfants auteurs de violences. Il a aussi plaidé pour un changement de méthode dans la construction des politiques publiques, et pour davantage de "décentralisation" et de "simplification" pour clarifier les responsabilités des divers échelons territoriaux.

Même nécessité de "clarifier les compétences" sur le logement: selon l'édile socialiste de Fleury-les-Aubrais dans le Centre-Val-de-Loire, Carole Cannette, il a proposé de "remettre les maires au cœur des décisions d'attribution des logements sociaux de leurs villes". Il a aussi appelé "à construire des logements", a précisé un autre élu. Sur les réseaux sociaux, largement pointés du doigt par l'exécutif pour leur rôle pendant les émeutes, Emmanuel Macron a déploré qu'ils aient "accéléré" l'embrasement, selon un participant. Il a évoqué "une volonté de vengeance" les deux premières nuits, et "un sentiment très désinhibé".

Le chef de l'Etat a rappelé avoir évoqué récemment un processus de "décivilisation" à l'œuvre selon lui. "Nous l'avons vu lors de ces événements, tout ce que notre civilisation a échafaudé se dissout", a-t-il martelé.