Le marché de Rungis "a eu une petite baisse de la fréquentation ces trois dernières semaines"

Stéphane Layani, le patron du marché de Rungis, craint que certaines entreprises souffrent véritablement des perturbations liées au contexte social.
Stéphane Layani, le patron du marché de Rungis, craint que certaines entreprises souffrent véritablement des perturbations liées au contexte social. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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Thibaud Le Meneec
Pour Stéphane Layani, qui dirige le plus grand marché de produits frais au monde, certaines entreprises "ne vont pas passer l'année si on continue à les ennuyer comme ça", en référence aux blocages des "gilets jaunes".
INTERVIEW

Non, il n'y aura pas de pénuries à Rungis, pendant les fêtes, en raison des "gilets jaunes". C'est le patron du marché international qui l'a confirmé mercredi matin, sur Europe 1, tout en admettant "une petite baisse de la fréquentation ces trois dernières semaines", pendant lesquelles le marché réalise habituellement "trois mois en un".

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"Baisses d'arrivages". Pour Stéphane Layani, la fréquentation du monde la restauration, qui se fournit habituellement dans ce lieu immense du Val-de-Marne, est en baisse de 3,8%. "On a des petites baisses d'arrivages, de 10 à 15%", explique-t-il également, même si "les grossistes s'adaptent".

Elle s'explique également par des blocages successifs de "gilets jaunes" et de VTC, intervenus ces dernières semaines. "Au début, nous avons eu des braves gens, qui ont des difficultés", raconte le patron du marché à propos des premières perturbations. Là, c'est le temps de la récupération [et maintenant ce sont] des 'gilets jaunes' qui n'ont rien à voir avec le commerce de proximité."

Rungis, "symbole" et "otage". S'il décrit Rungis comme "un symbole, donc un otage", Stéphane Layani récuse l'idée que le marché travaille avec la grande distribution : "[Les gilets jaunes] utilisent la connaissance médiatique qu'a Rungis pour faire effet de levier mais heureusement les forces de l'ordre et les équipes de Rungis ont maintenu le calme", face aux bloqueurs. Et le patron du marché, qui sert 18 millions de consommateurs chaque année, d'expliquer que "12.000 salariés et 1.200 entreprises" travaillent à Rungis aujourd'hui. "Ces entreprises ne sont pas des grandes multinationales. Certaines ne vont pas passer l'année si on continue à les ennuyer comme ça."

Quelles tendances pour Noël ?

Cette année, à Rungis, "il y a de tout dans toutes les gammes", se réjouit Stéphane Layani à propos des produits particulièrement liés à Noël, comme "le foie gras, les huîtres ou les dindes fermières". Avec un focus sur les petits budgets : "On fait un très beau Noël avec de la crevette bio et un peu boudin truffé aux morilles pour 5 euros par personne. La sole est beaucoup moins chère qu'elle ne l'a été. Et puis il y a des produits comme les escargots en boîte", servis avec un peu de citron à l'apéritif, qui peuvent être une idée judicieuse pour la table du réveillon.