Ce n'était pas écrit d'avance. Et pourtant, c'est une réussite pour le compte Nickel, ce compte en banque… sans banque, mais avec une carte bleue, que l'on peut ouvrir dans un bureau de tabac. Le dispositif, lancé il y a quatre ans, s'adresse principalement aux précaires, petits revenus ou autres interdits bancaires. Le compte Nickel vient de dépasser la barre du million de clients dans toute la France, la preuve qu'il répondait à un vrai besoin.
Une planche de salut. À Lyon, Malika possède un compte Nickel depuis un peu plus de trois ans. Suite à une séparation, cette auxiliaire de vie de 49 ans se retrouve dans une situation financière compliquée, avec notamment un crédit immobilier à payer seul. Sa banque de l'époque ne veut plus d'elle et le compte Nickel devient sa planche de salut. "J'étais hyper en galère et interdite bancaire. On m'a parlé du compte Nickel, je me suis renseignée, et depuis je n'ai plus aucun problème", raconte-t-elle au micro d'Europe 1.
Le compte s'ouvre en dix minutes : pour vingt euros, vous avez donc une carte bleue, un RIB et un compte bancaire, ce qui vous permet de recevoir salaires et prestations sociales ainsi que d'effectuer des retraits d'argent chez votre buraliste. En revanche, il n'y a ni frais, ni agio, ni possibilité de découvert. Une bonne chose, selon Malika : "Ça nous responsabilise. Vous payez ce que vous avez à payer et pour le reste, vous faîtes attention".
Source de revenus pour les buralistes. Le compte Nickel rend donc service, tout en permettant aux buralistes, comme Andrée, de trouver de nouvelles sources de revenus. "Ça fait venir de nouveaux clients dans mon magasin. Ils ne consomment pas tout le temps mais ça arrive quand même régulièrement", se réjouit cette Lyonnaise. En trois ans, Andrée, qui touche au passage une petite commission, a ouvert environ 300 comptes Nickel.