Le «bouclier tarifaire» a réduit de moitié l'impact de la flambée des prix de l'énergie

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Les mesures gouvernementales atténuent particulièrement l'inflation pour les ménages les plus modestes selon l'Insee (Illustration). © FRANK RUMPENHORST / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP
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avec AFP , modifié à
Selon une étude de l'Insee, les mesures gouvernementales de "bouclier tarifaire" pour atténuer l'inflation des ménages et entreprises en France a été efficace puisqu'il a réduit de moitié l'effet de la flambée des prix de l'énergie. Sans ces mesures, l'inflation aurait pu être 3,1 points plus élevée.

Les mesures de "bouclier tarifaire" prises par le gouvernement pour contenir les factures des ménages et des entreprises en France ont permis de réduire de moitié l'effet de la flambée des prix de l'énergie sur l'inflation, selon une étude de l'Insee publiée jeudi. Entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022, période visée par l'étude, "la hausse des prix de l'énergie (gaz, électricité et produits pétroliers) a contribué à 3,1 points d'inflation sur un total de 5,3%", selon l'Insee qui affirme que les mesures de bouclier tarifaire "ont abaissé ces effets de moitié".

Sans ces mesures, "l'inflation entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait été 3,1 points plus élevée", estime l'Institut national de la statistique. "Les deux tiers de cet effet reflètent le renchérissement de l'énergie consommée par les ménages eux-mêmes pour se déplacer et se chauffer. Le tiers restant provient des répercussions, dans les prix des autres produits, des hausses de coût de l'énergie pour les entreprises", précise l'étude.

Un bouclier efficace sur les foyers les plus modestes et âgés

Les mesures gouvernementales atténuent "particulièrement l'inflation pour les ménages les plus modestes et les plus âgés", selon l'Insee, qui souligne que les ménages avec les revenus les plus bas sont en première ligne face à la flambée de l'énergie, compte tenu d'une part des dépenses de transport et de logement "un peu plus élevée dans leur panier de consommation".

Les dépenses d'énergie représentent 12,7% des dépenses de consommation des 10% des ménages avec les revenus les plus faibles, contre 9,5% pour les 10% des ménages avec les revenus les plus élevés, indique l'étude. Parmi les mesures prises par le gouvernement, le gel des tarifs réglementés du gaz à leur niveau d'octobre 2021, "a évité une hausse de 47% des tarifs réglementés entre octobre 2021 et juin 2022", souligne l'Insee, qui évoque également le plafonnement de l'augmentation des tarifs réglementés de vente de l'électricité, qui ont été augmentés de 4% TTC entre août 2021 et février 2022, et ont été stabilisés depuis.

Globalement, "entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022, en cumulant le renchérissement de l'électricité, du gaz et des produits pétroliers, les prix de l'énergie augmentent ainsi de 28% pour les ménages", une hausse qui "aurait été deux fois plus élevée sans mesure de bouclier (+54%)", selon l'Insee. Enfin, pour les entreprises, qui dépendent plus que les ménages de l'électricité, "l'énergie se renchérit de 20%, contre 50% sans bouclier", sur cette période.