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Le «big bang» à 100 milliards d'euros de l'U2P pour rehausser le salaire net

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 2 min

L'U2P, organisation patronale pour les entreprises de proximité, a présenté mardi un projet de "big bang" pour améliorer les revenus nets du travail, en supprimant la CSG-CRDS et en trouvant des recettes du côté des retraites, des rentes, de l'héritage et de la TVA.

L'organisation patronale U2P (entreprises de proximité), a présenté mardi un projet de "big bang" pour améliorer les revenus nets du travail, en supprimant la CSG-CRDS et en trouvant des recettes du côté des retraites, des rentes, de l'héritage et de la TVA. L'U2P observe que "pour la majorité des gens, travailler ne permet plus d'améliorer son niveau de vie", avec une augmentation annuelle du pouvoir d'achat qui ralentit, tandis que le salaire net ne représente plus que 54% du salaire brut, contre 60% en 1990 et 69% en 1970.

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Une meilleure répartition du "financement du modèle de protection sociale entre les Français"

L'U2P propose de "mieux répartir le financement du modèle de protection sociale entre les Français". La modification du financement de la protection sociale, sans pour autant en affaiblir le montant, est un sujet partagé par tout le patronat, avec des suggestions différentes.

Le président de l'U2P Michel Picon a présenté à la presse une proposition de loi visant à supprimer totalement la CSG (contribution sociale généralisée, l'un des principaux impôts des particuliers en France) et la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) sur tous les revenus d'activité, en cinq ans.

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Un choix "pragmatique" selon l'organisation, tous les travailleurs payant une même CSG-CRDS à 9,7%. Cela aboutirait à une revalorisation de 116 milliards d'euros des revenus de ces actifs, y compris les fonctionnaires, indépendants, libéraux et chefs d'entreprises. Selon l'U2P, cela, combiné à l'augmentation des revenus du travail au rythme des quinze dernières années, représenterait une hausse de 22% de la rémunération nette en cinq ans, pour 28 millions de travailleurs.

Remonter le prélèvement forfaitaire unique à 30% sur les revenus financiers

Pour compenser la mesure, l'organisation patronale recommande au pouvoir politique de solliciter quatre sources de recettes différentes, selon une pondération à définir. La rente financière et immobilière d'abord. L'U2P propose de "remonter de quelques points" le prélèvement forfaitaire unique à 30% sur les revenus financiers, et "de quelques points de CSG" les revenus fonciers, tout en instaurant un plancher d'impôt sur le revenu pour les personnes ayant des revenus fonciers.

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Elle suggère aussi de geler pendant trois à cinq ans les retraites supérieures à 2.300 euros net, tout en supprimant l'abattement de 10% d'impôt sur le revenu dont elles bénéficient. Elle recommande l'instauration d'un plancher de droits minimums de 10% à 20% pour les héritages dépassant 500.000 euros par héritier. Elle suggère enfin une révision des taux de TVA, avec "une hausse modérée de quelques points" de la TVA générale, permettant de faire passer davantage de produits au taux réduit, et une "forte hausse" pour les produits de luxe.

L'U2P pour "un grand débat sur plusieurs mois"

Pour Michel Picon, il est "possible de trouver ces 100 milliards avec ces quatre outils sans que personne ne souffre". Elle s'inspire largement de l'essai "Sortir du travail qui ne paie plus (L'aube - 2024) d'Antoine Foucher, présent à la conférence de mardi. "La dévalorisation du travail, et donc du mérite, dans la société, est la mère de toutes les batailles, et le plus tôt on (règle) ce sujet-là, le plus tôt on redressera la France", a déclaré le spécialiste des questions sociales à l'AFP. "Le combat des idées avance, ensuite il y aura le combat politique", relève-t-il.

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Des modifications par projet de loi prendraient "des années", selon lui, mais "on pourrait aussi faire ça l'an prochain, à condition d'organiser un grand débat de plusieurs mois, qui se conclurait par un référendum pour lequel chacun serait concerné et s'intéresserait au sujet".