L'Assemblée nationale retoque l'idée d'un "RSA jeunes" au profit d'aides ciblées

L'assemblée nationale a rejeté l'idée d'un RSA jeunes jeudi.
L'assemblée nationale a rejeté l'idée d'un RSA jeunes jeudi. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Assemblée nationale a rejeté jeudi l'idée d'un "RSA jeunes" défendue par la gauche pour répondre aux conséquences de la crise sanitaire et économique du Covid sur la jeunesse, la majorité et la droite soutenant des dispositifs "sur mesure", jugés plus efficaces.

Une proposition de loi ouvrant le revenu de solidarité active (RSA) à partir de 18 ans, au lieu de 25, du député LFI François Ruffin, soutenue par les socialistes, les communistes et le petit groupe Libertés et territoires, a été retoquée en séance plénière de l'Assemblée nationale jeudi, après l'avoir déjà été en commission des Affaires sociales. Tous les orateurs ont reconnu les difficultés des jeunes face à la crise, illustrées notamment par leur présence nombreuse dans les files d'attente des banques alimentaires. Mais deux visions se sont affrontées, entre l'octroi d'une allocation généralisée au travers de l'ouverture du RSA à partir de 18 ans, et des aides plus ciblées assorties d'un accompagnement renforcé vers la formation et l'emploi.

"Une dette envers la jeunesse"

Avec la crise "nous avons une dette envers la jeunesse", a lancé François Ruffin, en reprochant au gouvernement d'y répondre par une "bienfaisance réduite à des aumônes". Au travers du RSA jeunes, le député insoumis a plaidé pour un "mécanisme universel" plutôt que le "maquis" actuel de mesures "avec des trous partout".

Des "solutions adaptées au parcours"

La ministre chargée de l'Insertion, Brigitte Klinkert, a en revanche reproché au projet d'extension du RSA d'être "inefficace et contre-productif". "Nous ne voulons pas de solution uniforme mais des solutions adaptées au parcours, au profil et aux difficultés de chacun", a-t-elle plaidé.

Brigitte Klinkert a mis en exergue les 9 milliards d'euros dégagés pour la panoplie de mesures du plan "un jeune, une solution". Elle s'est engagée à le renforcer pour "construire un accompagnement global ouvert à tous les jeunes sans solution".

D'ores et déjà, "un million et demi de jeunes embauchés, 500.000 contrats d'apprentissage signés, ce n'est pas bidon, ce sont des résultats incontestables", a-t-elle répliqué à François Ruffin. La proposition de loi était examinée dans le cadre d'une journée dite "de niche", réservée à des textes du groupe LFI. 

Selon les informations d'Europe 1, le président de la République annoncera par ailleurs dans les prochaines semaines l'octroi d'une aide de 500 euros par mois pour les moins de 25 ans qui n'ont ni emploi, ni formation.