De plus en plus d'établissements fraudent sur la provenance des fruits et légumes

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Certains distributeurs de fruits et légumes "francisent" leur marchandise. © ALAIN JOCARD / AFP
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La pratique prend de l'ampleur : grande surface, petits maraichers voire producteur de fruits et légumes dupent le consommateur pour pouvoir vendre leurs produits plus chers. Ils apposent une étiquette "origine France" à une marchandise venue le plus souvent d'Espagne, avant de la revendre dans l'Hexagone. 

Des kiwis, des fraises ou encore des tomates cerises importés d'Espagne et vendus avec l'étiquette "Origine France" : la pratique est illégale mais permet au vendeur de réaliser une marge conséquente. Car après une "francisation", les fruits et légumes se vendent jusqu’à deux fois plus chers. Cette pratique frauduleuse, consistant à faire passer de la marchandise étrangère pour des produits français auprès du consommateur, n’est pas nouvelle mais prend de l’ampleur. 

"25% d’anomalies" dans les établissements contrôlés en 2020

Sur 452 établissements contrôlés en 2020, Romain Roussel de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes constate "25% d’anomalies".

"En 2021 nous avons décidé de faire plus d’un millier de visites d’établissements pour spécifiquement contrôler ces problèmes de francisation de fruits et légumes", poursuit-il.

Une altération du "modèle français"

Cette "tromperie du consommateur" peut déboucher sur une augmentation de sa méfiance, clame Laurent Grandin, le président de l'Interprofession nationale des fruits et légumes. Ces fraudeurs pourraient détériorer l’image du "modèle français qui suppose une montée en gamme et qui est plutôt reconnu aujourd'hui par le consommateur".

Ces actes de mauvaise foi pose un autre problème : ils viennent grossir les volumes de fruits et légumes français vendus chaque année et faussent donc complètement les prix du marché.